Black-out en Espagne : les raisons de la panne géante du 28 avril
Il ne s’agissait pas d’une cyberattaque. La panne électrique massive qui a touché la péninsule ibérique le 28 avril a été provoquée par "un phénomène de surtensions" sur le réseau, selon les résultats d’un rapport rendu public ce mardi 17 juin par l’exécutif espagnol.
Le Premier ministre socialiste Pedro Sánchez avait annoncé la création d’une commission d’enquête dirigée par le ministère de la Transition écologique, au lendemain de la méga-panne. Il avait ensuite précisé que ses conclusions pourraient ne pas être connues avant plusieurs mois, au vu de la complexité de cet incident inédit, qui avait privé de courant l’Espagne, le Portugal et quelques zones du sud-ouest de la France pendant parfois près de neuf heures.
"La coupure du 28 avril dernier a eu une origine multifactorielle", a expliqué la ministre de la Transition écologique Sara Aagesen en détaillant, à l’issue du Conseil des ministres, les conclusions de ce rapport. La troisième vice-présidente du gouvernement a pointé le rôle du gestionnaire du réseau espagnol Red Eléctrica de España (REE), mais aussi de certaines entreprises énergétiques, qui ont déconnecté leurs centrales du système de "manière inappropriée […] pour protéger leurs installations".
"Une réaction en chaîne incontrôlable"
"Le système ne disposait pas d’une capacité suffisante de contrôle de la tension" ce jour-là, en raison notamment d’un défaut de programmation de ces capacités, a poursuivi Sara Aagesen. Elle a insisté sur le fait que l’Espagne dispose en théorie d’un réseau suffisamment solide pour faire face à ce type de situation. "Il y avait suffisamment de parcs de génération pour réagir."
Avec l’absence de mesures prises pour absorber les problèmes de surtension, "un point de non-retour avec une réaction en chaîne incontrôlable" a été atteint, a estimé la ministre de la Transition écologique. Les hypothèses d’une cyberattaque ou d’une défaillance du réseau à cause d’un excès de production d’énergie solaire, émises après la plus grande panne de l’histoire de l’Espagne, ont été définitivement écartées par le rapport.
Le 21 mai, Sara Aagesen avait affirmé devant le Sénat sa volonté de présenter le rapport avant août. Rendue finalement publique plus d’un mois avant, l’enquête s’est donc considérablement accélérée, alors que le chef du gouvernement Pedro Sánchez est vivement critiqué pour les affaires judiciaires de ses proches, qui se sont multipliées.