L’offre "dingue" de Meta pour débaucher les ingénieurs d’OpenAI
A quel prix débauche-t-on des ingénieurs spécialisés en intelligence artificielle ? A en croire le PDG d’Open AI Sam Altman, Meta aurait fixé la barre à 200 millions de dollars. D’après lui, l’entreprise de Mark Zuckerberg aurait proposé à des ingénieurs de son groupe qu’elle souhaitait recruter de toucher 100 millions de dollars à la signature de leur contrat d’embauche, puis de percevoir cette même somme comme salaire annuel.
"Ils (Meta) ont commencé à faire des offres colossales à de nombreux membres de notre équipe", a déclaré Sam Altman dans le podcast Uncapped diffusé mardi et animé par son frère. "Vous savez, des primes à la signature de 100 millions de dollars, voire plus, en rémunération annuelle […] C’est dingue".
"Beaucoup de gens" contactés
Mais l’annonce n’a visiblement pas produit l’effet escompté. De quoi réjouir Sam Altman, qui s’est félicité qu'"aucun" de ses "meilleurs éléments" n’ait décidé d’accepter sur "beaucoup de gens" contactés.
Meta, qui a souffert du départ de certains de ses employés et a dû reporter le lancement de nouveaux modèles d’IA open source qui auraient pu rivaliser avec ceux de concurrents tels que Google, DeepSeek en Chine et OpenAI, semble désormais prête à tout pour capter les nouveaux talents.
Alors que la concurrence est de plus en plus rude pour recruter les chercheurs vedettes en IA, ces derniers sont désormais courtisés comme des athlètes professionnels, capables de faire ou défaire une entreprise.
"Second couteau de l’IA"
Bien qu’ayant déjà investi des milliards de dollars dans cette technologie, Meta est aujourd’hui souvent considéré comme un second couteau de l’IA. La dernière version de son grand modèle (LLM), Llama 4, dévoilée début avril, a été critiquée pour ses performances jugées décevantes dans plusieurs domaines, notamment l’écriture de code.
Pour relancer Meta dans la course à l’IA, le groupe va investir plus de 14 milliards de dollars dans Scale AI, société spécialisée dans la mise en forme et la labellisation de données avant leur utilisation pour le développement de l’intelligence artificielle générative.
Au passage, la maison mère de Facebook a mis la main sur plusieurs informaticiens de cette jeune société, notamment le patron de Scale AI, Alexandr Wang, qui va rejoindre Meta.
Opération séduction chez Scale AI
Cette dernière prévoit de créer un nouveau laboratoire dédié à la mise au point d’une superintelligence, qui verrait l’IA devenir capable d’un niveau de réflexion et de compréhension supérieur à celui des humains.
"Je pense que les gens se disent qu’OpenAI a de meilleures chances de développer la superintelligence, et peut-être d’atteindre une valorisation supérieure" à celle de Meta, a dit Sam Altman. "Cette stratégie d’offrir un pont d’or et d’en faire la raison de rejoindre le groupe, plutôt que la mission ou le travail ne vont pas créer une super culture d’entreprise", a estimé le patron d’OpenAI.
Selon des médias américains, Meta a également proposé à des cadres de Scale AI des salaires annuels à neuf chiffres. "Il y a beaucoup de choses que je respecte chez Meta", a commenté Sam Altman, "mais je ne pense pas qu’ils soient bons en matière d’innovation."