Des blattes dans la ville : les invasions entomiques de Rome

Rome serait envahie, non pas par les barbares, mais par les blattes volantes. La nouvelle a été reprise par plusieurs médias italiens, qui font état d’une « invasion » de ces insectes, ce qui semble inquiéter les Romains. Sur les réseaux sociaux, des vidéos montrent ces insectes sillonnant par dizaines les rues et les habitations de la capitale italienne. Les blattes sont présentes dans tous les quartiers de Rome, du centre historique aux quartiers de la périphérie et même le long de la côte : ces insectes semblent être partout.

Du côté de la basilique Saint-Paul, dans la banlieue sud de Rome, de nombreux insectes ont été aperçus dans des garages et des sous-sols d’immeubles. Dans les autres quartiers de la ville, les blattes sont visibles sur les trottoirs, n’hésitant pas à s’introduire par les fenêtres des habitations. Certains témoignages sur les réseaux sociaux indiquent même une augmentation de leur nombre.

Periplaneta americana

La blatte américaine, dont le nom scientifique en latin est Periplaneta americana, ne vient pas d’Amérique, comme son nom le suggère, mais plutôt d’Afrique. L’insecte se serait répandu dans la péninsule italienne depuis le Moyen Âge, notamment grâce au commerce maritime, d’après les spécialistes. Aujourd’hui, elle est présente partout dans le monde.

D’une longueur de tout juste 50 millimètres (une taille plus grande serait due exclusivement à la peur qu’elle suscite), elle fait partie des espèces les plus grandes de blattes. Il est très courant d’apercevoir son rouge-brun caractéristique dans les environnements sombres, chauds et humides.

La hausse des températures en cause

Cité par le quotidien italien Il Post, le zoologiste Nicola Bressi explique que « ces insectes sont actifs toute l’année, mais lorsqu’il fait chaud, ils sortent davantage des caves et des maisons, et il est plus facile de les observer ». La présence notable de cet insecte dans les rues de Rome s’explique par l’augmentation des températures estivales relevées durant les derniers jours.

« Les températures exceptionnellement élevées, dépassant les 30 °C depuis plusieurs jours, favorisent leur activité et leur visibilité », explique le spécialiste. Ces insectes, normalement cantonnés aux égouts et aux sous-sols, quittent plus volontiers leurs environnements habituels.

Pas de risques sanitaires

Selon les experts, les blattes ne transmettent pas directement de maladies, contrairement à d’autres insectes comme les moustiques ou les tiques. Elles peuvent toutefois être à l’origine de contaminations indirectes, lorsqu’elles déposent des bactéries, après avoir traversé des zones insalubres, sur des aliments consommés par des humains.

Les blattes ne mordent pas et ne piquent pas, mais leurs excréments peuvent provoquer des allergies en cas d’ingestion.