Face au coronavirus, l'apéro confinement « permet d’oublier la solitude et l’angoisse »

Depuis son domicile de Royat (Puy-de-Dôme), Geneviève était à deux doigts de s’étouffer quand elle a vu notre appel Facebook à témoignages sur les apéros pendant le confinement.

« Ça va pas ? Chacun chez soi, et ne recevoir personne. »

Sauf que les mondanités se réinventent avec le Covid-19 : « En appel vidéo », la rassure Marie.

« On rigole,  on boit un verre,  ça nous fait oublier le confinement »

Garder le contact, prendre des nouvelles, décompresser, se vider la tête, se faire rire – oh oui, il faut rire –, toutes les raisons sont bonnes pour appeler la famille ou des amis en vidéo et e-trinquer avec eux. Amusant et… réconfortant.« On s’appelle en visio, on rigole, on boit un verre, ça nous fait oublier le confinement, témoigne Romane, depuis La Roche -Blanche. On prend aussi des nouvelles : comment ils s’occupent, s’ils n’ont pas de malades. »

Chez Sabrina, à Charbonnières-les-Vieilles, c’est presque devenu un rituel, avec son protocole bien établi : « Mon mari, mon fils et moi-même, on s’installe confortablement autour d’un petit verre avec de quoi grignoter, le téléphone posé devant nous. »

Le couple appelle les amis en vidéo via un groupe Messenger de conversation : 

Et nous trinquons ensemble « virtuellement » ; nous prenons le temps de rire ensemble «virtuellement» ; de nous raconter nos potins «virtuellement » ; et surtout de prendre des nouvelles les uns et des autres pour savoir comment chacun vit le confinement.Photo Richard Brunel

Garder le lien visuel. Entendre le rire numérique d’un ami. Partager ses peurs.

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« Rire ensemble, à distance »

Rien « d’exceptionnel » pour Amandine, qui habite à Riom. La jeune femme est habituée à échanger sur Messenger avec ses amis. « On envoie des photos de nos verres, tout en refaisant le monde et s’identifiant dans des vidéos humoristiques afin de rire ensemble, à distance. Cela permet d’oublier la solitude et l’angoisse du confinement. »

Depuis Montferrand, Émilie s’émerveille d’avoir pris l’apéro sur Messenger avec une amie d’enfance, qui habite Marseille :

Le confinement nous fait faire des choses qu’on pouvait faire avant, mais auxquelles on ne pensait pas ! J’ai rencontré pour la première fois sa fille de bientôt 4 ans : on n’y avait jamais pensé avant ! 

QUELS OUTILS ?

Il existe plusieurs outils pour organiser un « coronapéro » à distance. C’est peut-être l’occasion de découvrir de nouveaux outils qui pourront vous servir pour la suite.  Le plus ancien est Skype, aujourd’hui moins utilisé au profit d’autres outils tels que Messenger (lié à Facebook),  FaceTime (sur Apple) et Hangouts (Android et Google) Les trois sont faciles d’accès.  Pour les aventuriers, Discord, Microsoft Teams et Zoom offrent plus d’options et de possibilités. La première était initialement dédiée aux jeux vidéos, les deux autres sont des outils de visio-conférence professionnels.  Enfin, Houseparty rajoute des jeux à votre réunion : l’occasion de tester !

Ca marche aussi entre voisins  : « Ca fait du bien de pouvoir échanger un peu et sortir du huis clos familial »

Sans écran mais entre voisins, ça marche aussi : apéro-fenêtre, cacahuètes-balcon ou coronapéro par-dessus la haie.

« D’habitude nous échangeons de part et d’autre du grillage, le soir en arrosant les fleurs, raconte Stéphanie, de Malauzat. Nous prenons l’apéritif de temps en temps. Hier nous avons eu l’idée de prendre l’apéritif ensemble en respectant les distances préconisées. »Chez Stéphanie, à MalauzatIls ont coupé un arbre de la haie pour poser leur planche moitié chez l’un, moitié chez l’autre. Chacun dans son jardin mais sur la même table : génial !

Marie a aussi un extérieur, cette fois à Riom, au Couriat. Et elle n’a jamais autant apprécié ses voisins… à bonne distance :

« On se voit plus parce qu’on a du temps et parce que la météo nous permet d’être dans les jardins. Les jours où il fait beau, en fin d’après-midi, on boit une bière dans le jardin, mais avec la clôture entre nous ! Voilà, ça va être long, ça fait du bien de pouvoir échanger un peu et sortir du huis clos familial.»

Santé ! 

Philippe Cros