Mauvais rêve
À la guerre comme à la guerre En très peu de temps, un virus a pris possession de nos vies, de nos conversations et, pour beaucoup, de notre liberté d'aller et venir. Un peu comme un mauvais rêve, mais dont certains ne se réveillent pas, tant il est vrai. Nous savons désormais que le Covid-19 peut nous priver plus tôt que prévu d'un être cher, même si notre siècle n'accepte plus les coups du sort de cette espèce. Alors que, dehors, le printemps s'épanouit, le contraste est saisissant entre ceux qui réclament leur « droit » de partir en week-end (permanence de la bêtise même par temps de crise) et ceux qui demandent à être protégés dans la bataille qu'ils mènent. Ou travaillent la peur au ventre. L'Europe lâche la bride budgétaire, la France resserre petit à petit la longueur de nos chaînes. Ces mesures « d'urgence », légitimement, sont source d'inquiétude en démocratie et réclament toute la vigilance des contre-pouvoirs. Mais les droits s'accompagnent toujours de devoirs, c'est le moment ou jamais de s'en souvenir.
l'éditorial
Florence Chédotal