Propositions d’Edouard Philippe sur l’immigration : le RN et LR crient au plagiat
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C’est une interview qui a fait énormément réagir. Dans L’Express, ce lundi 5 mai, l’ancien Premier ministre appelait à sortir de "l’immigration du fait accompli, d’une immigration subie", notamment en renégociant l’accord conclu en 1968 avec l’Algérie qui instaure une politique migratoire spécifique.
Si ces déclarations étaient un appel du pied électoral, elles ont en tout cas titillé la droite de l’échiquier politique. Les Républicains et le Rassemblement national estiment des deux côtés que ces propositions ont en grande partie déjà été formulées par leurs partis. Sans réussir à cacher leur accord sur nombre de points évoqués.
L’immigration, sujet chasse gardée
"Exceptionnel ! Après LR, c’est au tour d’Edouard Philippe de copier le programme du RN", a tweeté la porte-parole et députée RN du Var Laure Lavalette lundi.
Exceptionnel ! Après LR, c’est au tour d’Edouard Philippe de copier le programme du RN. ????
— Laure Lavalette (@LaureLavalette) June 5, 2023
Jusqu’en 2027, il promettra ce qu’il n’a pas fait hier et qu’il ne ferait pas demain.
Les Français ne sont plus dupes ! pic.twitter.com/uz5ol53wty
"Edouard Philippe prétend vouloir dénoncer l’accord de 1968 avec l’Algérie… Mais son gouvernement a l’un des pires bilans en matière de submersion migratoire, notamment en provenance d’Algérie : chaque année entre 2017 et 2020, plus de 600 000 Algériens avaient un titre de séjour en France", affirmait de son côté sur Twitter Alexandre Loubet, élu RN en Moselle.
Côté Républicains, on se targue aussi d’avoir pensé en premier à la remise en cause de l’accord franco-algérien de 1968. "Nous l’avons proposé depuis des années", expliquait le député LR du Lot Aurélien Pradié, interrogé sur cette question sur LCI. "Cette proposition, nous l’avons toujours faite, maintenant il faut l’expliquer au président de la République qui n’est pas de cet avis." Il avance que l’actuel maire du Havre devrait se recentrer sur le débat des retraites, et se veut ironique : "Edouard Philippe est curieusement meilleur un observateur qu’un meilleur acteur."
Même son de cloche pour le président du groupe LR au Sénat Bruno Retailleau, qui "accorde quelques bons points" à l’ex-Premier ministre, qui "se rapproche de nos propositions". "L’accord de 1968 avec l’Algérie, avec Eric Ciotti et Olivier Marleix, on l’a dénoncé. Nous proposerons une résolution pour inciter le gouvernement à rompre cet accord", note par exemple le sénateur de la Vendée, invité sur Sud Radio.
Des propositions trop timides pour Les Républicains
Mais le chef de file LR au Sénat estime qu’Edouard Philippe ne va pas assez loin dans sa critique de la loi immigration qui doit être présentée cet été par Gérald Darmanin. "Il dit que le texte de Monsieur Darmanin est insuffisant, une façon de dire qu’il n’est pas bon du tout. Mais il ne change pas de cadre, il est timide. […] Il reste au milieu du gué et pousse des cris de vierge effarouchée", tance Bruno Retailleau.
???? Édouard Philippe "ne veut rien changer à l'aide médicale de l'État (#AME)", selon @BrunoRetailleau
— Sud Radio (@SudRadio) June 6, 2023
????️"@EPhilippe_LH reste au milieu du gué. Il pousse des cris de vierges effarouchées"
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Le sénateur républicain souhaite en particulier supprimer et remplacer l’Aide médicale d’Etat (AME), dévoyée selon lui par les filières migratoires illégales, là où, de son côté, Edouard Philippe a assuré dans nos pages être "opposé à [sa] suppression".
Par ailleurs, fustige Bruno Retailleau, l’ancien numéro un du gouvernement d’Emmanuel Macron "ne veut pas changer de cap : il reconnaît que les jurisprudences européennes sont un problème, mais en même temps, ne veut pas y toucher, et ne veut surtout pas de référendum" [sur l’immigration, NDLR]. Deux dispositions qui sont également contenues dans les deux propositions de loi sur l’immigration présentées par les Républicains entre fin mai et début juin.