Fusion des musées d'Aurillac : pourquoi le château Saint-Étienne tient désormais la corde ?

Avec « Europan », Aurillac a vu trop grand. Le maire Pierre Mathonier (PS) fait son mea culpa. « C’est ma naïveté personnelle. Je pensais que le projet allait emporter l’adhésion de tous les partenaires », explique-t-il.

Qu’est-ce qui a cloché ? Aux partenaires qu’étaient l’État, la Région ou le Département, « je n’ai pas su faire partager mon enthousiasme personnel. Je pense que j’ai fait une erreur de méthode, à ne pas reproduire. Dans la réflexion de tout projet, il faut associer les partenaires dès le départ », déclare le maire.

La fusion des musées d’Aurillac se fera quand même, mais pas avant 2028, et pas par le biais d’« Europan », vaste chantier du mandat censé redessiner le cours d’Angoulême, la friche Enedis, le foirail, le Gravier, la place Gerbert. Car les fonds tant attendus du Contrat de plan État-Région (CPER) ne sont pas tombés.

Résultat, tout est à réécrire… pour un projet a minima. Alors qu’« Europan » partait sur un bâtiment flambant neuf de 5.000 m², la mairie se replie désormais sur le château Saint-Étienne, 2.800 m² de plancher.

Attention toutefois : rien n’est encore inscrit dans le marbre. « Il faut que nous arrivions à nous fixer de façon définitive sur un lieu, nuance Pierre Mathonier. Une étude de programmation va nous chiffrer le coût de la transformation du château Saint-Étienne, ce qui ne sera pas nécessairement moins cher que du neuf. » Libre au programmiste de proposer « d’autres lieux ou d’autres espaces », mais le premier édile « pressent » que le château de Saint-Étienne « serait le lieu idéal, emblématique, avec un caractère architectural bien identifié ».

L’accessibilité du château, haut perché, pose vite question. « Elle sera travaillée en parallèle, rassure Frédéric Sérager, adjoint au maire chargé de la culture. Le plan de mobilité ferait partie du projet, qu’on envisage avec un geste architectural. »

En attendant « l’horizon 2028-2030 », date à laquelle la fusion des musées aurillacois devrait enfin sortir de terre, les services de la Ville vont fermer le musée d’art et d’archéologie et le muséeum des volcans dès septembre prochain. Pour réussir à ouvrir, en juin 2024, un « musée temporaire » dans les locaux du musée d’art et d’archéologie. Une utilisation des collections « en mode dégradé pendant cinq ans », résume le maire.

Et maintenant ?

11 septembre 2023 au 20 juin 2024.« Les musées sortent de leurs murs », communique la Ville. Fermeture du musée d’art et d’archéologie et du muséum des volcans, « préalable indispensable ». Une programmation « hors-les-murs » sera néanmoins annoncée en septembre prochain.

À partir du 20 juin 2024.Ouverture d’un musée temporaire au musée d’art et d’archéologie. Les éléments découverts lors des fouilles de Saint-Géraud doivent être mis à l’honneur. Un espace dédié à l’art contemporain, facilité par le collectionneur Jean-Claude Sergues, verra aussi le jour.

2025 : Un monde en mouvement.L’exposition Un monde en mouvement (sciences) sera présentée aux Écuries. L’une des trois séquences du futur musée fusionné, avec Vivre sur un territoire (2026-2027) et L'image et la représentation (2027-2028).

Romain Blanc

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