Fonction publique d’Etat : le Sénat vise 700 millions d’euros d’économies en un an
Samedi 6 décembre, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances pour 2026, le Sénat a voté un amendement prévoyant de ne remplacer qu’un fonctionnaire d’État sur deux partant à la retraite. Ni les ministères régaliens (Armée, Justice, Intérieur) ni le ministère de l’Education nationale, ne sont concernés. Si cet amendement est validé par l’Assemblée nationale (ce qui n’est pas gagné), il entraînerait la suppression d’environ 23 000 équivalents temps plein (ETP) dans la fonction publique d’Etat.
Et pour cause, l’auteur de l’amendement, Claude Nougain (groupe Les Républicains) explique cette mesure par la présence de nombreux doublons entre administrations centrales et services déconcentrés, opérateurs de l’État et autres structures publiques, notamment les collectivités territoriales. Pour un coût moyen d’environ 30 000 euros annuels pour un agent en début de carrière, les résultats seraient intéressants, avec près de 350 millions d’euros d’économies dès la mi-année, et 700 millions sur une année entière. Un moindre mal !
Pour mieux comprendre le contexte, le texte rappelle que les effectifs de la fonction publique d’État ont continué de croître ces dernières années. Plus précisément, durant le premier quinquennat Macron, les effectifs avaient pourtant reculé de 9 000 postes entre 2018 et 2022. Mais cela a été de courte durée puisque de 2023 à 2025, on a assisté à un retournement complet, avec +21 300 ETP créés, dont 10 600 rien que pour les ministères régaliens. En 2025, le plafond d’emplois de l’État a ainsi atteint 2,41 millions d’équivalents temps plein travaillés (ETPT), soit 2,01 millions pour les ministères et 402 000 pour les opérateurs.
Et, bien évidemment avec ces augmentations, les dépenses de personnel ont explosé à environ 107 milliards d’euros en 2024, soit +6,7 % par rapport à 2023. C’est la progression la plus forte depuis 1986. Si l’on compare au niveau international, la France reste bien sûr l’un des États de l’OCDE les plus dotés en emploi public : 21,1 % de l’emploi total, contre 16,9 % au Royaume-Uni et 11,1 % en Allemagne.
Aujourd’hui plus que jamais, le statut de la fonction publique pose un problème qu’on ne peut plus mettre sous le tapis. IREF- Contrepoints milite depuis des années pour la suppression de ce statut, ainsi que pour une forte réduction du nombre d’emplois publics. L’adoption de cet amendement va indéniablement dans le bon sens, mais nous appelons les responsables politiques à aller encore au-delà, comme nous le détaillons dans notre programme.
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