Six mois de prison ferme après des délits en série commis à Besse, Sauxillanges et Issoire (Puy-de-Dôme)
Jugé ce lundi, en comparution immédiate, devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), un jeune Issoirien de 22 ans a été condamné à six mois de prison ferme, avec maintien en détention, après une série de délits commis depuis janvier à Besse-et-Saint-Anastaise, Sauxillanges, puis Issoire.
Ce jeune homme de 22 ans est décrit par son avocate, Me Inna Shveda, comme « ayant bon fond ». Mais l’alcool, qu’il consomme trop régulièrement, le plonge inévitablement dans ce qu’il définit comme « une tourmente ». « Je peux alors devenir excentrique, violent, débordant d’énergie... », tente-t-il d’analyser devant les magistrats du tribunal correctionnel clermontois, devant lequel il était jugé, ce lundi, en comparution immédiate, pour une longue série de délits commis depuis le début de l’année.
Premier épisode, le 25 janvier, peu avant 4 heures du matin, à Besse-et-Saint-Anastaise. Les gendarmes interviennent dans la salle municipale des conscrits, qui semble avoir été dévastée par une tornade. La tornade en question n’est autre que le prévenu jugé ce lundi...
Totalement ivre, il a cassé des portes, des fenêtres, du mobilier et brisé des bouteilles d’alcool, pour un préjudice estimé par l’association des conscrits et la mairie à plus de 3.200 euros... À l’arrivée des militaires, il est torse nu, se roule par terre, piétine des morceaux de verre, tandis que deux de ses amis tentent tant bien que mal de le maîtriser, et revendique crânement le saccage de la salle, indiquant que « rien ne peut [lui] arriver », vu qu’il n’est « pas solvable ».
Reconnaissant les faits, il aurait initialement dû faire l’objet d’une procédure dite de « plaider coupable », en juin prochain. Mais c’était sans compter sur son addiction...
Des gendarmes molestés et outragés à SauxillangesLe 20 février, les gendarmes sont appelés à intervenir en marge du bal des conscrits, à Sauxillanges, où plusieurs bagarres ont éclaté. Si le prévenu, une nouvelle fois en total état d’ivresse, n’est pas impliqué dans ces violences, il ne s’en prend pas moins aux militaires, qu’il outrage et bouscule, non sans dégrader l’un de leurs véhicules à coups de pied et en y lançant des bouteilles de bière vides.
Cette nouvelle salve de délits lui avait valu d’être déféré devant le parquet, puis d’être placé sous contrôle judiciaire par le juge des libertés et de la détention jusqu’à sa comparution devant le tribunal correctionnel, prévue en juin, pour ces derniers faits, mais aussi ceux de Besse, qui avaient finalement été joints à cette nouvelle procédure.
« Un placement en détention ne résoudra pas son problème d'addiction à l'alcool, ni son mal-être. Ce qu'il lui faut, c'est une peine intégralement assortie d'un sursis probatoire, avec une obligation stricte de soins »
Les choses se sont finalement précipitées, vendredi dernier, à Issoire, cette fois. La caissière de la station-service du supermarché Carrefour appelle les gendarmes, leur signalant qu’un jeune homme -toujours le même prévenu ! - est en train de causer du trouble.
À nouveau ivre et visiblement dans un état second, il se trouve alors au volant de la voiture de son amie, malgré une suspension de son permis, lorsqu’il est interpellé. Un nouveau dérapage qui a annulé les procédures en cours et l’a conduit directement en comparution immédiate, puis en détention, cet après-midi...
Christian Lefèvre
La peine. Un an, dont huit mois assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans, avec obligation de soins et de travailler, auquel s’ajoutent deux mois supplémentaires pour les faits de rébellion en récidive commis sur les gendarmes, à Sauxillanges. Il devra également s’acquitter de deux amendes de 200 et 80 euros, respectivement pour des dégradations de biens publics et une ivresse publique et manifeste. Placé sous mandat de dépôt depuis samedi, il a été maintenu en détention. Le parquet, représenté par Hervé Lhomme, avait requis un an, dont six mois assortis d'un sursis probatoire pendant trois ans.