Où en est le chantier de restructuration de la station d'épuration, à Aurillac (Cantal) ?
Une fois les travaux de réhabilitation terminés, en 2023, la station d’épuration de Souleyrie pourra absorber une capacité hydraulique journalière de 30.000 m³, la charge organique de 56.0000 équivalents habitants et produire du biométhane.
Lors de fortes pluies, il pouvait arriver que des eaux usées non traitées soient rejetées dans les cours d’eau de l’agglomération aurillacoise, dégradant la qualité des rivières. Ce ne sera plus le cas une fois que la station d’épuration de Souleyrie, en travaux depuis plus d’un an maintenant, aura été totalement réhabilitée.
Avec 144 km de réseaux, 12.000 m³ traités par jour pour 40.000 équivalents habitants, la station d’épuration de Souleyrie, créée en 1979 à Aurillac et qui collecte les eaux usées de la majeure partie de la ville préfecture, mais aussi d’Arpajon-sur-Cère, Giou-de-Mamou et Vézac, n’était plus aux normes.
Un chantier de 40 millions d'euros« Ancienneté des ouvrages d’origine », « obligation d’augmenter la capacité de traitement pour répondre aux charges actuelles et futures », « nécessité de mettre en place une filière très performante pour atteindre les normes de rejet fixées par l’État »… Sa réhabilitation devenait impérative.
Pour répondre à l’urgence, la Communauté d’agglomération du bassin d’Aurillac (Caba) a mis une enveloppe de 40 M€ sur la table, avec les soutiens de l’agence de l’eau Adour-Garonne (20 M€), du Département (900.000 €) et de la Région (360.000 €), qui comprend la réhabilitation de la station, le chantier de reprise de l’ovoïde des avenues des Volontaires et Pupilles-de-la-Nation réalisé en 2017, ainsi que la reprise des réseaux de transferts sur Aurillac et Arpajon-sur-Cère. « C’est l’opération la plus conséquente financièrement que l’intercommunalité ait portée depuis sa création », a rappelé Pierre Mathonier (PS), le président, lors d’une visite de chantier concernant la nouvelle filière biologique de traitement de l’eau.
La nouvelle filière pour le traitement de l’eau en serviceDepuis le 16 mars, les effluents arrivent désormais dans le nouveau bassin biologique de près de 11.000 m³ (où les eaux restent le temps nécessaire pour que les bactéries naturellement présentes se développent en dégradant la pollution organique de l’eau) avant de passer par deux bassins clarificateurs, d’une capacité de 4.500 m³ chacun (qui permet de séparer l’eau épurée des bactéries fixées sur la pollution résiduelle, c’est-à-dire les boues).
« C’est la première transition entre les anciens et les nouveaux équipements. C’était une des contraintes majeures de l’opération, assurer la continuité du traitement des eaux. »
Si les quelque 40.000 usagers (56.000 équivalents habitants une fois la restructuration finie) n’y ont vu que du feu, les automobilistes, eux, devront encore composer - au moins jusqu’à la fin du mois d’avril - avec les travaux de reprise et de renforcement du réseau de transfert en cours à Aurillac (à hauteur du carrefour Pompidou et de l’avenue des Volontaires) et à Arpajon-sur-Cère menés en parallèle. « Nous en profitons pour augmenter largement le diamètre des canalisations, poursuit Hubert Blanchard. L’apport des nouveaux réseaux va nous permettre de passer de 12.000 m³ jour à 30.000 m³, ce qui limitera les rejets directs dans l’environnement naturel. »
Les réseaux d'eau et d'assainissement du bassin d'Aurillac (Cantal) sous étroite surveillance durant le confinement
Début des travaux de la filière boues courant avrilDans quelques jours, les travaux de préparation du nouveau bassin de stockage, du digesteur et de l’ouvrage de stockage des boues vont débuter en lieu et place de l’ancien bassin d’aération. Ils marqueront le début du chantier de la filière boues, sur lequel repose également le projet de méthanisation. Dans le même temps, la construction du bâtiment d’exploitation se poursuit. La réception totale du chantier est prévue pour juillet 2023.
« Avec l’optimisation du traitement des eaux usées, mais aussi la valorisation énergétique des boues et une nouvelle production de biométhane, cette opération s’inscrit dans une démarche volontariste de préservation de l’environnement et de développement durable. »
Emmanuel Tremet