Assiégé de toutes parts par Angoulême, Aurillac s'en sort sur le fil

Étouffé par Angoulême tout le second acte, Aurillac s’en est sorti sur le fil (16-13), vendredi soir, lors de la 25e journée de Pro D2. Il renoue avec le succès à domicile et peut pousser un très gros "ouf" de soulagement.

81 minutes et 16 secondes au compteur, des minutes et des minutes d’apnée, pratiquement toute la deuxième mi-temps en fait, et en particulier ce dernier quart d’heure infernal.

81 minutes et 16 secondes au compteur, et un succès cantalien qui ne tient qu’à un fil, qu’à un dernier sauvetage, quand Jean-Baptiste Singer se couche sur le ballon au terme d’une interminable séquence sur les 22 mètres cantaliens. Un ballon au chaud, puis sorti pour Aucagne qui libéra Jean-Alric.

Ce final et ce deuxième acte sont pourtant l’antithèse de l’entame de match. Parce que si, après la pause, Aurillac n’a pas vu le ballon, dû défendre et défendre encore, entre séquences vivantes d’Angoulême et fautes cantaliennes, le Stade était rentré parfaitement dans la partie, récompensé par un très bel essai d’Aucagne sur une séquence partie d’un ballon récupéré dans son camp par Rolland (7e).Tout avait pourant bien débuté avec un bel essai d'Aucagne à la conclusion d'un mouvement parti d'un ballon récupéré par Rolland dans son camp, qui rappelait le 1er essai de Yabaki à Colomiers.

Contre des Charentais qui voulaient jouer, Aurillac tentait aussi sa chance et avait même des occasions, mais il connaissait du déchet avec quelques passes mal assurées qui coupaient ses temps forts.

Mais il savait aussi mettre le SA XV à la faute pour construire son succès grâce à la botte d’Aucagne pour mener 13-3 à la pause. Sauf que le Stade le sait mieux que quiconque : rien n’est jamais joué à la pause, surtout pas à Jean-Alric. Encore moins contre un SA XV qui a livré un deuxième acte où il a joué son va-tout et l’a fait plutôt très bien.

Paradoxalement, Aurillac était d’abord à l’abri car les Charentais jouaient beaucoup… mais dans leur camp. Puis, au fil des minutes, les Cantaliens ont été étouffés par cette équipe qui défend sa survie et le fait avec panache.

Après une tentative de drop d’Aucagne qui passait de peu à côté des perches (53e), la rencontre n’était plus qu’une sorte d’attaque-défense, où les seuls ballons offensifs auvergnats se perdaient en trois temps de jeu sur des fautes, souvent au sol, pour recharger irrémédiablement le canon charentais.

Aurillac colmatait tant qu’il pouvait, s’en sortait même très bien à un quart d’heure de la fin après plusieurs temps forts visiteurs dans ses 5 mètres, non validés. Ça tenait, mais c’était chaud, très chaud. Jusqu’à ce qu’enfin Avei trouve la faille, à dix minutes du terme, sur un essai collectif qui remettait le SA XV à trois points du Stade (16-13).

Maituku et ses coéquipiers ont rarement vu le ballon en deuxième période et sont passés près de la correctionnelle en devant défendre tout le second acte.

À 14 après un jaune pour Tison, Aurillac savait que l’enfer lui était encore promis. Incapable de garder ses quelques ballons, il se mettait sans cesse sur les talons face aux hommes d’Etcheto qui variaient entre jeu au large, jeu dans le désordre et coups de boutoir dans la ligne de Naqiri Kumbirai et consorts. Les troupes de Roméo Gontinéac, elles, n’avaient alors que leur solidarité à opposer.

Là où les Cantaliens pouvaient se lamenter d’avoir perdu sur le fil après des matchs de haut niveau contre Mont-de-Marsan et Grenoble, ils ont cette fois gagné après une prestation bien moindre. Aurillac n’est pas tombé une troisième fois. Mais ça tient un peu du miracle.

Texte : Jean-Paul Cohade Photos Jérémie Fulleringer

Fiche technique

Aurillac (Stade Jean-Alric).?Aurillac bat Angoulême 16-13 (mi-temps : 13-3). Arbitre : M. Bru. Temps froid et humide. 1.500 spectateurs environ. Les points.?Aurillac : 1 essai d’Aucagne (7e)?; 2 pénalités (26e, 35e, 50e) et 1 transformation Aucagne. Soyaux-Angoulême : 1 essai d’Avei (71e)?; 2 pénalités (11e, 47e) et 1 transformation Botica. Carton jaune.?Aurillac : Tison (71e).

La très mauvaise nouvelle de la soirée concerné Théo Cambon, touché à la cheville en début de seconde période. Le 3e ligne a dû être évacué sur civière. Jean-Alric a salué la sortie de son 3e ligne en scandant son prénom. Lui aussi sorti blessé en deuxième période, David Delarue était touché à un genou mais a pu suivre la fin de la rencontre en tribune, avec une poche de glace sur son articulation.