Que représente Saïd Hirèche (CA Brive) pour ses pairs avant son au revoir au Stadium face à Biarritz ?
Capital pour la qualification, le match de ce vendredi soir face à Biarritz, sera également le dernier de Saïd Hirèche au Stadium. Pierre-Henry Broncan, Léo Carbonneau et Sam Johnson parlent de l’emblématique capitaine qui aura passé 12 saisons à Brive.
Dans le tunnel qui mène à la pelouse Amédée-Domenech, son regard ne laissera planer aucun doute quant à son degré de concentration. Puis il va rentrer sur ce terrain, en courant et prendre sa position pour le coup d’envoi. Il va alors baisser la tête, ouvrir ses bras, les paumes tournées vers le haut, pour remercier le ciel. Ce vendredi soir, à dix jours de fêter son 39e anniversaire, Saïd Hirèche va disputer son dernier match au Stadium.
« J’ai entraîné Saïd il y a 15 ans, à Aurillac. C’était un jeune garçon, aujourd’hui, c’est un vieux joueur. Cela passe très vite, même s’il a eu une carrière énorme en jouant encore à presque 40 ans », insistait après la victoire contre Aurillac Pierre-Henry Broncan qui avait prévu ce soir-là de faire sortir seul l’emblématique troisième ligne, comme il fera aussi demain soir.
« Un modèle pour les jeunes comme nous »« On en avait parlé à la mi-temps. On menait 17 à 10. Normalement, on change les six avants en même temps. J’ai dit Saïd, on va le faire sortir tout seul, mais il faut pour cela que le score soit plié. C’est ce qui s’est passé. C’était un bel hommage pour lui qui a donné énormément à Aurillac comme à Brive. »
Saïd Hirèche a effectivement beaucoup donné au CAB en 12 ans et 263 matches joués, dont 194 comme titulaire, sous le maillot blanc et noir. Et Brive le lui a bien rendu en faisant de lui une icône du rugby hexagonal. Le symbole même du capitaine, comme l’avaient été avant lui à Brive, Jean-Claude Roques, Alain Penaud, Jérôme Bonvoisin ou encore Arnaud Mela.
Un capitaine par l’exemple, sur comme en dehors du terrain, qui a su embarquer avec lui, au gré des saisons, les jeunes, comme les joueurs étrangers. « Said, c’est une légende du club de Brive. Un modèle pour les jeunes comme nous. Il fait partie de ces joueurs que tu écoutes quand il parle. Toute la saison, il a apporté de la sérénité au groupe grâce à son expérience », pose Léo Carbonneau.
Sam Johnson, après la victoire dans le derby contre Aurillac avouait que, durant la préparation, le nom de Saïd Hirèche était revenu à plusieurs reprises. Comme une source de motivation supplémentaire pour le groupe. « On savait que ce derby était très important pour Saïd. Que ce match représentait beaucoup pour lui. Et en tant que joueur de rugby mais aussi et surtout en tant qu’homme, on devait respecter cela pour lui. »
S’il n’était pas dans les 23 alignés à Vannes, Saïd Hirèche était évidemment du voyage en Bretagne.
« Durant notre petite semaine à Vannes, Saïd a pris un moment pour se présenter au groupe, rapportait la semaine dernière Pierre-Henry Broncan. Se présenter en tant qu’homme, parler de son parcours de vie. Comment il est devenu l’homme et le leader qu’il est grâce à son travail et sa persévérance. Je le connais depuis longtemps maintenant et je sais ce qu’il a accompli et comment il y est parvenu. Après avoir disputé son dernier derby contre Aurillac, il va disputer ce vendredi son dernier match de championnat au Stadium. Et je sais qu’il répondra présent, comme toujours quand on fait appel à lui.
Un joueur qui a excellé dans l’art du grattage, dans ce jeu au sol qui est un vrai indicateur du combat. Vendredi soir, les « Saïd », « Saïd » vont dégringoler une dernière fois des tribunes. Un prénom que le Stadium ne scandera plus. Mais surtout un prénom qu’il n’oubliera jamais.
Pascal Goumy avec Benjamin Pommier