Transat Jacques Vabre. Guirec Soudée : « Cela va faire du bien de reprendre la mer !»
Guirec Soudée s’élancera avec Roland Jourdain ce mardi en Imoca. Guirec Soudée est un homme pressé. Il aime se lancer des challenges et surtout les relever, fait partie de ceux qui ont des idées à foison et le débit de paroles qui va avec. Alors, forcément, la semaine passée a été « étrange ». « J’étais un peu déboussolé, admet Guirec. On devait être en mer, mes proches s’étaient aussi organisés afin de gérer en mon absence. Et puis tu rentres à la maison, tu ne sais pas quand tu vas repartir… ». Il n’y a pas d’amertume ni d’appréhension derrière les mots, seulement l’impression d’une période de flottement si rare à vivre quand tout est minuté afin d’être dans les temps.
Guirec s’est donc adapté. Les considérations du quotidien ont également vite repris le dessus et le skipper a apprécié être chez lui, afin de protéger sa maison de la tempête Ciaran qui a balayé l’Ouest de la France. « Il y a eu quelques petits dégâts, rien de bien grave », dit-il alors qu’il s’affairait encore sur le toit de sa maison dimanche soir. ‘Bilou’ Jourdain s’est également activé, chez lui, afin de dégager les arbres qui étaient tombés à proximité de la maison familiale. « D’une certaine manière, c’est la meilleure préparation physique avant la Transat Jacques Vabre », sourit Roland.
Les deux hommes ont également gardé un œil sur les conditions météos, sur ces fichiers scrutés afin de trouver la bonne fenêtre. « On finissait par se dire qu’on n’allait jamais pouvoir prendre le large », confie Guirec. Finalement, après le passage de ces deux tempêtes, l’accalmie de ce début de semaine s’annonce propice à s’élancer, enfin. Direction Le Havre donc avec un enthousiasme retrouvé. « c Je n’ai qu’une envie, c’est d’être en mer ! »
« Une course qui va ressembler à la Route du Rhum »
La nuit entre lundi et mardi sera courte puisque tout le monde devra être sur le pont vers 4 heures du matin afin de larguer les amarres, passer l’écluse et se rendre sur la zone du départ. « J’aime bien l’idée de partir tôt, d’être en forme au maximum tout au long de la journée », sourit Guirec. Les conditions devront être très malléables. « Le vent ne sera pas spécialement fort mais on l’aura de face, précise-t-il. Il va falloir tirer des bords ». Ensuite, un premier passage de front est attendu lors de la première nuit. « Ça va remettre à tout le monde les idées en place », assure Roland.
Guirec espère passer à proximité de chez lui – « ça peut être sympa de dire bonjour aux dauphins et aux rochers de chez moi » – avant un premier front à traverser. « C’est une course qui va ressembler à la Route du Rhum avec du près et du vent un peu fort jusqu’aux Açores ». La Transat Jacques Vabre s’annonce donc moins longue que ce qui était initialement prévu par les organisateurs mais tout aussi disputé. « Il y a deux routes possibles, une au Nord afin de jouer avec les dépressions le plus longtemps possible, l’autre plus Sud, avec les alizés qui ne sont pas encore très établis », décrypte ‘Bilou’.
Seul regret pour Guirec : cela réduit forcément le temps à bord aux côtés de Roland Jourdain. « Je vais avoir un peu moins de temps avec lui pour ma formation intensive », abonde le trentenaire. « Guirec ne doit pas s’en faire : on va tout donner, ça va être dense pendant la course et puis on continuera de se voir à l’issue de la course », rassure ‘Bilou’ Jourdain, tout aussi enthousiaste à l’idée de débuter enfin cette grande aventure.