En Creuse, après Tolkien et Miyazaki, une tapisserie monumentale sera consacrée à George Sand
Depuis déjà trois ans, la Cité de la tapisserie, à Aubusson (Creuse) prépare une nouvelle tapisserie événementielle qui s’inscrit dans la perspective de la commémoration des 150 ans du décès de George Sand, survenu en 1876.
Comme l’a rappelé Emmanuel Gérard lors d’une conférence dans l’amphithéâtre de la Cité de la tapisserie d’Aubusson, le projet qui a donné lieu à une commande publique, est aujourd’hui bien avancé. Françoise Pétrovitch, l’une des artistes les plus en vue de la scène artistique française, a été retenue par le jury en mai 2022.
Au préalable, 64 artistes avaient concouru uniquement des femmes ainsi que l’exigeait le cahier des charges, cinq avaient été retenues qu’il a fallu ensuite départager puis obtenir la validation du choix par le ministère de la Culture qui finance 50 % du projet.
Françoise Pétrovitch était présente aux côtés d’Emmanuel Gérard qui a expliqué que, pour ce projet, la Cité a voulu se démarquer d’une tapisserie classique, par nature murale, pour se placer dans une logique d’installation contemporaine. « Cette tapisserie va s’émanciper du mur et nécessiter un système de portance adapté ».
L’œuvre s’annonce singulière en se déployant sur 23 mètres de long et 2,15 mètres de hauteur. Elle pourra être présentée de différentes manières adaptées au lieu d’accueil (une demi-douzaine de configurations seront sans doute retenues).
« À la Cité, nous avons renoué avec les grandes aventures tissées. Avec ce projet nous souhaitons montrer les extraordinaires possibilités de la tapisserie. »
Le directeur de la Cité, tout en se réjouissant du succès et de l’impact médiatique des tentures Tolkien et Miyazaki, escompte de forts retentissements de la tapisserie en hommage à Sand.
« Je me suis retrouvée dans cette femme »Françoise Pétrovitch a ensuite expliqué qu’elle n’était pas une spécialiste de George Sand mais qu’elle s’était imprégnée de son œuvre.
« J’ai été rapidement touchée par sa personnalité. Sa grande liberté m’a plu, sa force aussi, sa diversité également. J’ai beaucoup aimé Histoire de ma vie. George Sand était non seulement libre mais elle bougeait beaucoup aussi. J’ai visité sa maison, à Nohant. J’y ai perçu sa puissance de travail, sa relation aussi avec son fils. Au final je me suis retrouvée dans cette femme »
Elle a ajouté : « J’ai aussi été intéressé par le format inhabituel de l’œuvre, mais comme j’ai déjà réalisé des décors d’opéra je n’ai pas été effrayée ».
Le public a pu mieux connaître Françoise Pétrovitch en assistant à la projection du film documentaire « Ateliers », réalisé par Hervé Plumet qui n’est autre que son mari. Il lui a été facile de se glisser dans l’intimité des différents ateliers où l’artiste évoluait en toute décontraction.
Dans un second temps, l’assistance a pu admirer la maquette de « Hommage à George Sand » présentée sur des tables, ainsi que la première partie du carton établi par Delphine Mangeret, en étroite collaboration avec l’artiste.C’est une nouvelle aventure qui se concrétise alors que le début des travaux d’agrandissement de la Cité approche.