Cinq ans de prison requis contre l'ancien directeur d'une résidence pour seniors dans l'Allier, le jugement mis en délibéré
Poursuivis pour escroquerie et complicité d’escroquerie sur des personnes âgées, l'ancien directeur d'une résidence services pour les seniors et un couple de sexagénaires comparaissaient, jeudi, en correctionnelle, à Cusset. Le parquet a requis cinq ans de prison ferme à l'encontre du dirigeant et des peines avec bracelet électronique pour le couple. Le jugement sera rendu le 7 décembre.
L’escroquerie sur personne vulnérable est-elle caractérisée ? C’est la question principale du volumineux dossier exposé, jeudi 16 novembre, en correctionnelle, au tribunal de Cusset. À la barre : l’ancien directeur d’une résidence services pour seniors de Vichy, soupçonné d’avoir abusé de sa qualité pour obtenir des fonds de la part de résidents nonagénaires, et un couple d’une soixantaine d’années poursuivi pour escroquerie et complicité d’escroquerie.
Le premier, employé précédemment comme directeur d’un Ehpad, est licencié en 2008, l’année d’ouverture de la résidence seniors, et condamné par la cour d’appel de Riom, en 2014, à une interdiction de gérer une maison de retraite durant cinq ans pour des faits en lien avec ses précédentes fonctions.
Un résident millionnaireLes deux autres n’ont pas de casier judiciaire, mais des investigations ont été menées pour tenter de déterminer s’ils auraient pu profiter des largesses d’un résident millionnaire en lui faisant miroiter qu’il assurerait la pérennité d’une association pour les animaux.
« On a récupéré ses chats quand il est parti à la résidence. Il nous considérait comme les enfants qu’il n’avait pas eus. »
Selon le parquet, le consentement de la victime ne pouvait pas être éclairé : « Il avait des troubles cognitifs depuis 2017. »
La relaxe demandée par la défenseEn défense, les avocats estiment que l’enquête ne prouve pas l’existence de manœuvres frauduleuses pour tromper les personnes âgées et ce résident en particulier. « Il était président d’honneur de l’association, a plaidé Me Fuzet pour le couple. Mes clients n’ont jamais vu le testament. Ils l’ont accompagné chez le notaire, mais le testament a été recueilli sans la présence de mes clients. »
Me Franck évoque une « enquête à charge » contre l’ancien directeur parti à la retraite en juin 2022 – mais toujours gérant des sociétés administrant la résidence – et demande au tribunal une relaxe générale.
Le jugement sera rendu le 7 décembre.
Estelle Dissay