Retrouvé nu et attaché en forêt d'Orléans : un quinquagénaire victime d'un sordide guet-apens
Quatre personnes ont été interpellées mi-février par la gendarmerie du Loiret, soupçonnées d'avoir violenté un homme de 51 ans découvert blessé et en état d'hypothermie en pleine forêt, en novembre 2023. Une expédition punitive qui serait liée à des accusations de viol.
Ce devait être une fête d'anniversaire. Elle a tourné au cauchemar. Le 21 novembre 2023, vers midi, un Sullylois de 51 ans était découvert par les pompiers, désorienté et en état d'hypothermie, à hauteur du carrefour des Neuf-Routes, en pleine forêt d'Orléans, dans la commune de Nibelle.
L'homme porte alors pour seul vêtement un string en laine. Il a les cheveux grossièrement rasés et des traces de liens aux chevilles et aux poignets. Des colliers de serrage en plastique seront retrouvés sur place par les gendarmes.
Le quinquagénaire a également subi des violences : il a une plaie sur le flanc gauche et des égratignures qui laissent penser qu'il a été traîné au sol sur plusieurs mètres. Les secours découvriront également une sorte de colle qui recouvre son corps, notamment ses parties génitales.
Drogué en buvant un verreLes analyses sanguines démontrent que l'homme a été drogué : des traces de benzodiazépine – un calmant utilisé pour lutter contre l'anxiété et les insomnies – sont retrouvés dans son sang. Son incapacité totale de travail (ITT) est fixée à cinq jours par les médecins.
Interrogé par les enquêteurs, le quinquagénaire tente de retracer le fil des événements. Il se souvient seulement avoir passé la soirée précédente chez des amis qui l'avaient invité à "boire un coup et manger un morceau" pour son anniversaire.
La victime a bu – "un grand verre de pastis" – a mangé, un peu. Puis c'est le trou noir. Jusqu'à son réveil, quasi nu, en pleine forêt. Les gendarmes relèvent que sa carte bancaire a disparu. Elle a été utilisée pour un retrait de 100 euros.
Une vengeance après des accusations de violAprès plusieurs mois d'investigations, les militaires ont procédé à l'arrestation, le 12 février 2024, de quatre suspects – deux hommes et deux femmes – présents lors de cette soirée d'anniversaire qui était en réalité un véritable guet-apens.
Les humiliations infligées à la victime seraient une vengeance : l’une des deux femmes accuse le quinquagénaire de l’avoir séquestrée et violée. Ces faits font aujourd’hui l’objet d’une procédure judiciaire distincte.
Un procès au mois de marsSelon le récit livré par certains des mis en cause, après avoir drogué leur "ami" et lui avoir rasé les cheveux, ils auraient tenté de lui coller des bois de chevreuil sur la tête. Ils l'ont ensuite embarqué, inconscient, dans le coffre d'une voiture et déposé en forêt, vêtu d'un string en laine que l'une des deux femmes a reconnu avoir spécialement tricoté.
Les deux hommes soupçonnés d'être impliqués dans cette affaire de violences et de séquestration ont été placés en détention provisoire en attendant leur jugement devant le tribunal judiciaire d'Orléans, à la fin du mois de mars.
L'une des deux femmes, présentée comme l'instigatrice de l'expédition punitive, a été laissée libre sous contrôle judiciaire. Âgée de 57 ans, elle comparaîtra, elle aussi, devant le tribunal. Elle conteste sa participation aux faits.
Quant à la femme qui a dénoncé le viol, elle n'est pour l'heure pas inquiétée par la justice, son état psychique ayant été jugé incompatible avec une mesure de garde à vue.
Alexandre Charrier