Leaders au rendez-vous, ballons portés efficaces, défense en place : et si le CAB tenait son match référence ?
Alors qu’il était sous pression dans sa quête du top 6, le CAB a répondu présent en dominant Agen 29-3 grâce à une très solide copie, vendredi soir. La meilleure depuis bien longtemps.
«Rugbystiquement parlant, c’est sans doute le match le plus abouti qu’on a réalisé. » Quelques instants après la victoire de ses joueurs vendredi soir, Pierre-Henry Broncan n’arborait pas un grand sourire, pas le style de la maison, mais les mots étaient plus élogieux que ceux utilisés ces dernières semaines, au moment d’analyser la copie rendue.
« À Béziers, on avait été nul. On n’est pas passé de nul à très bon, il faut redescendre sur terre, mais le contenu a été bon. Il y a eu beaucoup de vie sur le terrain et des intentions de jeu », confiait, satisfait, le manager sportif.
Difficile de dire le contraire car enfin le Stadium a eu droit à des mouvements offensifs. Enfin il a pu savourer un peu de continuité dans le jeu, entre des avants très costauds et des arrières qui ont essayé de se lâcher.
« On s’est tous régalés, oui. C’est le match que l’on attendait depuis un moment. On a tous joué ensemble, au même moment », glissait Tom Raffy. Comment, en l’espace d’une petite semaine depuis Béziers, le CAB a-t-il fait sauter cette chape de plomb qui lui appuyait sur le crâne pour enfin lâcher les chevaux ?
Vendredi midi, pour casser avec la routine d’un jour de match classique, Pierre-Henry Broncan avait décidé d’organiser une sorte de petite mise au vert. Tous les joueurs ont ainsi passé l’après-midi ensemble, dans un hôtel, plutôt que de se retrouver moins de trois heures avant le coup d’envoi au stade. Un déclic ?
« Peut-être qu’on a des joueurs encore un peu immatures. Disons qu’on n’a pas encore l’approche britannique d’être capable de se mettre dans la rencontre seulement deux heures avant. J’ai trouvé que c’était important qu’on passe du temps ensemble. À Castres, on partait même la veille des matches à domicile. Je n’irai pas jusque-là ici mais je pense qu’on reproduira ce genre d’avant-match », commentait Pierre-Henry Broncan qui refusait, en revanche, d’évoquer une semaine passée sous pression. Et pourtant.
Ross Moriarty : « On a changé de mentalité »« Disons qu’on s’est dit les choses. Enfin surtout les vérités. On a mis les choses à plat, voilà. » Même analyse du côté d’un Ross Moriarty qui a livré une énorme prestation. Dans la lignée de ce qu’il avait montré en fin de saison dernière, lorsqu’il renversait le Top 14. Pour parvenir à accrocher la phase finale, Brive aura besoin de ses leaders de jeu et de combat.
« Cette semaine, on a changé de mentalité à l’entraînement. Individuellement, on était plus en place. On a pas mal discuté entre nous pour trouver des solutions et on a beaucoup insisté sur la notion de plaisir. »
Du plaisir à attaquer, à marquer sur ballons portés, à gratter des ballons au sol mais aussi et surtout à tenir sa ligne défensive. Face à Agen, Brive a ainsi tenu un deuxième match de suite au Stadium sans encaisser d’essai. Que ce soit en infériorité numérique en début de match ou bien quand les Agenais tentaient le tout pour le tout en fin de partie, jamais les Corréziens n’ont lâché, comme le symbole d’un état d’esprit conquérant.
Reste désormais à être capable de réaliser pareille prestation à l’extérieur. Cela tombe bien, après une coupure de quinze jours, le CAB enchaînera avec deux déplacements : à Mont-de-Marsan et à Dax, deux concurrents directs.
Benjamin PommierPhotos : Stéphanie Para