Alignement des planètes
Il est celui que personne, en premier lieu l’Élysée, n’a vu venir. Il faut dire qu’avec les 6,19 % glanés aux européennes de 2019, Raphaël Glucksmann partait de loin. Jamais le parti socialiste n’avait réalisé un aussi piètre score à ce scrutin. Comme baptême du feu dans l’arène électorale, on a connu mieux. Présenté par ses détracteurs comme un doux rêveur candidat du « boboland », si ce n’est de l’entre-soi médiatique parisien, le fondateur de Place publique apparaissait lesté de quelques boulets rédhibitoires. C’était sans compter avec une astrologie politique hexagonale à l’humeur aussi versatile que celle de l’horoscope quotidien. LFI plombée par ses outrances ; écologistes et macronistes englués dans ce qui ressemble fort à une erreur de casting, l’activiste a vu s’ouvrir devant lui un espace politique insoupçonné. Un alignement des planètes qui lui a permis de mettre sa candidature sur orbite. Au-delà de l’effet d’aubaine, il faut reconnaître à Raphaël Glucksmann le mérite de la constance. D’abord dans son combat pour les valeurs démocratiques face à Poutine mais aussi dans sa vision claire d’une Europe qui doit redevenir un continent de production et non plus le déversoir numéro 1 du made in China .
l’éditorial
Dominique Diogon