BBC dans la tourmente : coupes budgétaires et licenciements massifs
Sale temps pour l'audiovisuel britannique : la BBC serre les cordons de la bourse, et les prochaines années seront consacrées à redresser les finances. Au programme des non-réjouissances annoncées par le directeur général Mark Thompson : plus de rediffusions, moins de dépenses, de nombreux emplois supprimés, et même une délocalisation partielle. Les chaînes du groupe doivent en effet faire face à une baisse de leurs revenus.
En effet, l'an dernier, l'équivalent britannique de la redevance a été gelé jusqu'à la saison 2016-2017. Il faut donc que l'audiovisuel public britannique économise 20% de son budget, et envisage de baisser ses dépenses d'environ 777 millions d'euros par an.
Parmi les mesures annoncées en conséquence, BBC One va notamment restreindre ses acquisitions de séries importées : adieu Mad Men, adieu The Killing, la chaîne ne peut plus se permettre d'acheter les droits des saisons suivantes de ces séries, alors qu'en les diffusant, la BBC avait remporté un franc succès. Pour BBC Two, ce sont les programmes de l'après-midi qui vont essentiellement en pâtir, et proposer presqu'exclusivement des rediffusions de séries déjà proposées par les différentes chaînes du groupe. Quant à BBC Three, elle se voit expédiée, à l'horizon 2013, dans des bureaux moins cher, hors de Londres, première étape d'un déménagement qui devrait concerner d'autres branches du groupe ensuite.
Dans les 5 prochaines années, le groupe supprimera également 2000 emplois (sur environ 17 000 employés aujourd'hui, soit 9% de ses salariés), et n'exclut pas la possibilité que certains de ses contrats avec des talents travaillant aujourd'hui pour la BBC soient rompus parce que l'audiovisuel public ne pourra plus se permettre certains salaires. L'idée est de mutualiser au maximum les moyens et le personnel entre les différentes chaînes.
La BBC, plébiscitée par le public britannique à 74%, est actuellement le premier groupe audiovisuel public au monde, au point de rendre jaloux le secteur privé outre-Manche.