L'invasion des «métiers à la con», une fatalité économique?
«Avez-vous l’impression que le monde pourrait se passer de votre travail?
Ressentez-vous la profonde inutilité des tâches que vous accomplissez quotidiennement?
Avez-vous déjà pensé que vous seriez plus utile dans un hôpital, une salle de classe, un commerce ou une cuisine que dans un open space situé dans un quartier de bureaux?
Passez-vous des heures sur Facebook, YouTube ou à envoyer des mails persos au travail?
Avez-vous déjà participé à un afterwork avec des gens dont les intitulés de jobs étaient absolument mystérieux?
Êtes-vous en train de lire cet article parce qu’un ami ou un collègue vous l’a conseillé, twitté, facebooké ou emailé au travail?»
Si vous avez répondu oui à plusieurs de ces questions, vous faites sans aucun doute possible partie de cette population qui occupe un «boulot à la con», ou «bullshit job», comme les nomme l’anthropologue anglais David Graeber.
Professeur à la prestigieuse et orthodoxe London School of Economics, l’anthropologue «anarchiste» —vous allez vite comprendre le sens de ce qualificatif— a publié le 17 août, en pleine trêve estivale, un article coup de gueule très remarqué dans le trimestriel «radical» Strike!, qui s’est félicité que l’article avait franchi la barre des 170.000 consultations en moins d’une semaine.
Strike! Magazine
Dans cet article intitulé «A propos du phénomène des jobs à la con», le chercheur rappelle en ... Lire la suite