"C’est comme un pompier qui entend l’alarme sonner. Il fallait que j’y aille" : considéré comme l'un des meilleurs snipers du monde, Wali est arrivé en Ukraine
Wali n'a pas hésité une seconde à répondre à l'appel de Volodimir Zelensky.
De nombreux étrangers se sont rendus en Ukraine pour combattre l'armée de Vladimir Poutine. Et si certains sont tout à fait novices dans l'art de la guerre, d'autres n'en sont pas à leur premier déploiement. C'est le cas de "Wali", nom de guerre d'un Canadien d'origine française. Ancien tireur d’élite du Royal 22e Régiment canadien, l'homme est devenu programmeur après avoir été déployé deux fois en Afghanistan et s'être rendu en Irak pour combattre l'Etat islamique en 2015. Et Wali est loin d'être un sniper comme les autres : la légende veut qu'il puisse éliminer jusqu’à 40 cibles par jour, quand un tireur d'élite en touche habituellement moins d'une dizaine.
Dans un entretien avec La Presse, un média canadien, l'homme a raconté avoir été contacté par un de ses amis. "Il m'a dit qu'ils avaient besoin d'un sniper. C'est comme un pompier qui entend l'alarme sonner. Il fallait que j'y aille", a-t-il expliqué. Dans son sac, l'ancien soldat a emporté un masque à gaz, un ghillie suit (sorte de camouflage utilisé par les snipers), une paire de jumelles et la veste de combat qu'il utilisait en Afghanistan. Un équipement light, ce dont avait bien conscience l'ex-soldat. "Ils vont sûrement nous donner des armes et des plaques de blindage sur place. Je m'attends même à ce que ça soit facile, même surréaliste, genre qu'on nous emmène dans un entrepôt et qu'on nous dise : 'Tiens, sers-toi, il y a des lance-roquettes ici, des missiles là'", a-t-il plaisanté.
L'homme âgé de 40 ans a donc décidé de prendre la direction de l'Ukraine, laissant derrière lui sa femme et son fils, qui fêtait son premier anniversaire cette semaine. "Je sais, c'est juste terrible. Mais moi, dans ma tête, quand je vois les images de destruction en Ukraine, c'est mon fils que je vois, en danger et qui souffre. Quand je vois un immeuble détruit, c'est la personne qui en est propriétaire, qui voit son fonds de pension partir en fumée, que je vois. J'y vais par motivation humanitaire", a ajouté Wali.
Arrivé sur place depuis, le Canadien a décrit son voyage à plusieurs médias. Il a expliqué avoir été accueilli chaleureusement par les soldats ukrainiens. "C'était comme si nous étions immédiatement leurs vrais amis". L'ancien soldat documente régulièrement sa nouvelle vie sur sa page Facebook, "La torche et l'épée".
En à peine une semaine, la vie du jeune papa a radicalement changé. Bien loin des ordinateurs, Wali est dorénavant sur le champ de bataille. "Il y a une semaine, j'étais encore assis à un bureau en train de programmer sur un ordinateur. Aujourd'hui, je me charge en missiles antichars pour éliminer de vraies personnes... Voilà ce qu'est devenue ma réalité, désormais", conclut Wali.