Comment "Tron" a planté le décor du métavers
En 1982 sort sur les écrans Tron de Steven Lisberger, premier film à inclure de longues séquences en images générées par ordinateur. La CGI (computer-generated imagery : image générée par ordinateur) n'y totalise qu'une quinzaine de minutes, mais elle va changer le cinéma.
"Je n'en croyais pas mes yeux", se souviendra John Lasseter, futur réalisateur de Toy Story (1997). Deux de ses amis qui travaillent sur Tron lui en ont montré les premières images un an auparavant. Cette "épiphanie" décide du destin de l'animateur de 24 ans.
Pas d’ordinateur
Steven Lisberger vient de l'animation classique. Ce patron d'un petit studio d'animation ne possède même pas d'ordinateur. La découverte des premiers jeux vidéo, comme Pong, l'a amené à s'intéresser aux images numériques.
En visitant le MIT, il a rencontré Ed Catmull, un pionnier qui a réalisé en 1973 A Computer Animated Hand, le premier court métrage en images de synthèse. Catmull est persuadé qu'on réalisera un film sous cette forme dans les années 1990.
L'intrigue de Tron a pour héros un programmeur de génie, Flynn (Jeff Bridges). Spolié par son ancien employeur Encom, il tente d'en pirater le terminal. Le Master Control Program, un programme devenu intelligent et autonome, dématérialise Flynn pour l'affronter à l'intérieur de ses circuits.
On a souvent cru que le héros du film est une allusion à Steve Jobs. Le réalisateur pensait plutôt au Magicien d'Oz et se méfiait des gourous du numérique.