Aujourd’hui, un bon informaticien peut faire dire n’importe quoi à n’importe qui
Une opinion de Luc de Brabandere, philosophe d'entreprise
Le mot "vérité" peut s’entendre de deux manières fort différentes :
• Quand je dis quelque chose qui ne correspond pas à la réalité, je me trompe, je suis dans l’erreur. J’affirme qu’on est lundi, alors qu’on est mardi. Dans ce cas, la vérité consisterait dans l’accord entre ce que je dis et ce qui est vraiment.
• Quand je ne dis pas ce que je pense, je mens. J’affirme que je viendrai lundi, alors que je sais que je viendrai mardi. Dans ce cas, la vérité consisterait dans l’accord entre ce que je dis et ce que je pense vraiment.
L’erreur est humaine certes, mais le mensonge semble l’être aussi. L’un et l’autre se côtoient depuis toujours car le conflit entre le vrai et le faux est né en même temps que le langage. La lutte est ancienne mais le champ de bataille s’est déplacé et, aujourd’hui, il a pour nom Internet. On y observe de nouvelles armes, on y déploie de nouvelles stratégies, on y recrute de nouveaux types de combattants. On invente même des nouveaux concepts, comme le "fait alternatif" ou la "post-vérité". Avec Internet, en un clic, le mensonge de l’un devient l’erreur de milliers d’autres.
La calomnie et la diffamation ont toujours existé, et les exemples sont nombreux de ceux qui ont voulu "réécrire l’Histoire". Mais une rupture est en cours car trois innovations majeures permettent de développer sur Internet des armes de persuasion massive. Elles concernent respectivement leur camouflage, leur précision, ...