L'homme qui s'était retranché chez lui à Issoire condamné : "C’était des paroles en l’air…"
L'homme qui s'était retranché chez lui, à Issoire, vendredi 29 et samedi 30 décembre 2023, a été condamné dans le cadre d'une comparution immédiate.
"Si t’appelles les flics, je te tue?!" Le ton était rapidement monté chez ces deux concubins, vendredi 29 décembre, à Issoire.
Ce n’était pas la première fois que les gendarmes intervenaient au domicile du couple. Le prévenu était en train d’exécuter une composition pénale, à la suite d’un autre épisode survenu durant l’été 2023. Là, il a fallu le renfort de négociateurs régionaux pour parvenir à interpeller le Puydomois de 58 ans, samedi.
Au cours de ces deux jours, les menaces et les violences se sont enchaînées, au point d’alerter tous les voisins de l’immeuble. C’est la fille de la victime qui a fini par prévenir les militaires en milieu d’après-midi, vendredi.
À leur arrivée, les gendarmes ont découvert la concubine blessée à la pommette. Outre les violences, son compagnon a menacé de mettre fin à ses jours, notamment en prétendant vouloir sauter par la fenêtre de l’appartement. "C’est vrai qu’on se dispute, mais je regrette d’avoir porté plainte car, pour moi, ça reste l’homme de ma vie", raconte la conjointe à la barre du tribunal clermontois. Son ami s’est ensuite enfermé dans la chambre à coucher. Depuis Noël, le climat au sein du couple était délétère. Vendredi, le quinquagénaire avait consommé énormément d’alcool. Il avait fallu que les gendarmes patientent toute la nuit, le temps qu’il dessaoule, pour pouvoir enfin l’interpeller. "La crainte, pendant ces 24 heures, c’était à qui allait-il faire du mal?? La victime, les militaires??", retrace Emmanuelle Cano au parquet.
"Est-ce que la mémoire vous est revenue aujourd’hui??", demande la présidente Anne David. "Faut que je me fasse soigner et que j’arrête de boire, c’est tout. J’avais trop bu, je me rappelle plus…", bredouille l’homme jugé, mardi 2 janvier, en comparution immédiate.
"Un jour, ça peut finir très mal"Les insultes, les crachats?? "Oui, je me rappelle… C’était des paroles en l’air…", assure-t-il. "Non monsieur, ça s’appelle des menaces de mort", rétorque la magistrate. "Il n’a pas de casier judiciaire", plaide Me Lambert en défense.
Mais après les mots, sont venus les actes. Il a ainsi également saisi le visage de la victime tout en menaçant de la jeter par la fenêtre. "Vous savez qu’un jour ça peut finir très mal…", prévient la présidente. "Je me déteste… Je me suis rendu compte de rien", lâche le prévenu. Ce dernier a finalement été condamné à quinze mois de prison, dont neuf avec sursis probatoire. Il est maintenu en détention.
Julien Moreau