Alexandre Barozzi, de l'hôtel des Brivistes jusqu'à la photo dans le vestiaire : "Ma relation avec le CAB va au-delà du rugby"

Désormais installé à Anglet, Alexandre Barozzi était présent dans les tribunes du stade Aguilera vendredi dernier pour assister à la victoire du CAB. Il avait aussi accepté de nous accueillir chez lui, le temps d’un café avant le match.

Vendredi soir dernier, dans les travées du stade Aguilera de Biarritz, le CAB a pu compter sur le soutien - discret - d’un supporter un peu spécial : celui d’Alexandre Barozzi.

Discret car son fils Léandro, joueur du Biarritz Olympique en U12 et ramasseur de balle durant la rencontre, lui avait bien donné la consigne avant de se rendre au match. « Papa, tu es pour le BO hein, on est d’accord ! », souriait le jeune joueur dans la maison familiale construite à Anglet, en 2019.

Une question à laquelle n’avait pas vraiment répondu “Baro” qui a toujours le cœur… noir et blanc lui qui était passé voir les joueurs corréziens à leur hôtel, la veille du match.

« Brive, c’est spécial dans ma carrière et dans ma vie. J’ai rencontré des personnes qui comptent et qui sont très importantes, bien au-delà du rugby », explique l’ancien pilier qui fait ici référence à son pote de toujours, Arnaud Mignardi ou bien encore à Arnaud Mela.

« Ils ont toujours été présents à mes côtés après mon accident en septembre 2013. Le club aussi, je suis souvent en contact avec Simon Gillham », confie Alexandre Barozzi qui était revenu en Corrèze en mai 2017, pour le dernier match de Mela.

« On avait vécu un moment très fort puisque le chanteur du groupe Nadau était venu jouer dans le vestiaire. Cela fait partie des bons moments du rugby », rembobine l’ancien joueur de 37 ans qui enchaîne, au quotidien, les séances de soin et de kiné avant d’aller chercher son fils à l’école et de l’amener au rugby mais aussi à ses cours de batterie.

Autant d’activités rendues possibles grâce à Maxime, son frère, et Stéphane, son auxiliaire de vie depuis bientôt trois ans qui avait répondu à l’annonce… humoristique publiée sur les réseaux sociaux par Barozzi qui cherchait son « Omar Sy ».

« J’avais vu passer cette annonce mais ça ne m’intéressait pas plus que cela, j’avais déjà un boulot. Et puis, une copine m’a renvoyé cette annonce et un matin, en me levant, je ne sais pas pourquoi mais j’ai senti qu’il fallait que j’écrive à Alexandre. J’ai eu besoin qu’on se rencontre et ça a matché », explique Stéphane qui se décrit comme le « copilote d’Alex. Il gère sa vie et nous, avec Maxime, on l’assiste. »

Pilote de sa vie, Alexandre Barozzi essaye, lui aussi, d’être copilote pour autrui. Présent au sein d’un conseil de quartier à Anglet, l’ancien joueur devenu tétraplégique intervient sur des questions d’accessibilité dans sa ville. Il suit aussi avec la plus grande attention l’évolution de santé de Yusuf Tuncer, victime d’un accident sur le terrain de rugby de Tulle, il y a un an.

« Yusuf, je le connais depuis l’époque briviste. J’avais même joué avec lui en Espoirs. J’ai été le voir à plusieurs reprises quand il était à Hendaye, dans le centre de rééducation. Je suis en contact avec lui et sa femme. Ce qu’il vit, je l’ai vécu, je comprends sa situation et ce qu’il peut ressentir alors si je peux l’aider d’une quelconque manière ou le rassurer, je le fais », pose Alexandre Barozzi.

Ce dernier avait par ailleurs été invité par les joueurs et le staff du CAB à prendre la pose vendredi soir, pour la photo souvenir, quelques minutes après la victoire sur Biarritz. Et pour l’occasion, Léandro, son fils, avait exceptionnellement fait une entorse à son amour du BO. 

Benjamin Pommier