Condamné pour des agressions sexuelles sur sa belle-fille alors à peine âgée de 10 ans dans un village du Puy-de-Dôme
Un homme de 54 ans a été condamné à dix mois d’emprisonnement pour avoir agressé sa belle-fille dans un village du Livradois, dans le Puy-de-Dôme. Elle était âgée d'à peine 10 ans au moment des faits, entre 2016 et 2018.
La jeune fille, aujourd’hui âgée de 16 ans, est dans la salle d’audience du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand. Elle ne souhaite pas s’exprimer. Maud Vian, son avocate, explique qu’elle fait régulièrement des cauchemars et des crises d’angoisse.
Les pleurs et les pardons de son ex-beau-père à la barre n’y changeront certainement pas grand-chose. Mais la justice est passée. Pour essayer de lui faire comprendre qu’elle n’a pas à avoir honte d’être une victime. Qu’elle n’est pas responsable de l’explosion d’une cellule familiale, en apparence sans histoire, dans ce petit village du Livradois.
Les faits remontent brutalement à la surfaceEn mars dernier, alors qu’elle pensait avoir digéré tout ça, une reviviscence des faits remonte brutalement à la surface. Elle suffoque en cours et termine à l’infirmerie du collège. L’infirmière ne met pas longtemps à comprendre l’origine du malaise et lui demande d’en parler à sa mère.
Elle hésite puis décide de l’écrire dans son journal intime qu’elle présente à sa maman : pendant plus d’un an, alors qu’elle avait à peine 10 ans, son beau-père lui a régulièrement caressé le ventre, les hanches et les fesses. Ils ont également regardé des vidéos pornographiques ensemble.
Il avoue tout et se livre à la gendarmerieC’est l’implosion. La mère demande immédiatement des explications à l’homme avec lequel elle partage sa vie depuis 2009. Il essaye d’abord de mollement nier la réalité avant de tout avouer. Il fait sa valise et se livre à la gendarmerie dans la foulée.
Il explique que depuis sept à huit ans, il a développé une attirance pour la nudité des jeunes filles de 7 à 10 ans. Alors que son téléphone n’en porte pas trace, il déclare spontanément qu’il va régulièrement consulter des sites pédopornographiques sur le darkweb.
La honte et l'envie de comprendreLundi, devant le président Charles Gouilhers, il confirme : « Je ne sais pas pourquoi j’ai glissé tout doucement vers ça. J’ai tellement honte. J’ai fait du mal à tout le monde à cause de cette pulsion. J’ai perdu ma famille et je sais que ma belle-fille souffre énormément à cause de moi. Je souhaite entamer une thérapie pour comprendre. Suite à ce choc, j’ai tout arrêté. Je me suis enfui loin, dans un autre département, pour qu’elle ne risque pas de me croiser par hasard. J’ai pris plusieurs engagements : je me suis tourné vers la foi catholique, j’écris beaucoup et je ne ferai plus jamais ça. »
Aujourd’hui, je n’ai plus ces pulsions. Mais je ressens le besoin de travailler pour comprendre et éviter qu’elles reviennent.
Des doutes sur la sincérité du prévenu ?La mère de la jeune fille, qui s’en veut toujours énormément de rien avoir vu, a du mal à croire à cette repentance : « Comment faire confiance à un homme qui m’a menti pendant nos treize ans de vie commune ? » Me Cornut, son avocat, aura des mots encore plus durs pour remettre en cause la sincérité du prévenu.
Fabienne Cancelier, procureur de la République, s’est montrée plus mesurée en reconnaissant qu’il semble avoir conscience de la gravité des faits. Elle ne réclame pas de prison ferme, mais un long suivi sociojudiciaire.
Des réquisitions qui convenaient à Me Monteiro pour la défense : « Mon client ne minimise pas les faits. Il va même au-delà. Il sait qu’il est coupable et ne s’opposera pas à votre jugement. »
Le tribunal correctionnel de Clermont l’a finalement condamné à dix mois d’emprisonnement ferme aménageables. Une peine assortie de nombreuses obligations pendant dix ans : de soins, d’entrer en contact avec son ex-famille ou d’exercer un métier en lien avec des mineurs.
Fabrice Mina