Avec Gabriel Attal, le retour d'un Premier ministre "très politique" à Matignon
Gabriel Attal et Patricia Bordas ont tous deux quitté le PS pour rejoindre l’équipe rapprochée d’Emmanuel Macron, en 2016. L’ancienne sénatrice de la Corrèze, qui le connaît bien, dresse le portrait du nouveau Premier ministre.
À l’époque de la campagne présidentielle de 2017, Gabriel Attal n’a que 28 ans et personne ne le connaît. À chaque fois qu’elle "monte" à Paris pour participer à des réunions, Patricia Bordas côtoie ce "Marcheur" de la première heure, dont elle finit par devenir proche.
"Je ne pourrai pas vous dire du mal de lui""Je ne pourrai pas vous dire du mal de lui, je n’en pense que du bien", prévient-elle. Les deux transfuges du PS s’apprécient, au point que Gabriel Attal fera partie des quelques personnes conviées à l’Élysée, en octobre 2021, pour la remise de la Légion d’honneur de Patricia Bordas.
"C’est quelqu’un qui a une capacité d’écoute assez extraordinaire. Pour lui, il n’y a pas de droite ou de gauche, c’est d’ailleurs pour ça que, comme moi, il a rejoint Emmanuel Macron", raconte Patricia Bordas.
Un clone d'Emmanuel Macron ?Dès le début, le jeune militant se démarque par sa fidélité sans faille au futur président. Ce que lui reprochent aujourd’hui ses détracteurs, qui le qualifient de "clone" ou de "Macron Junior".
"Il est surtout très loyal, ce qui n’est pas tout à fait la même chose, estime Patricia Bordas. Avec sa nomination, le mandat va changer de braquet, on revient à un Premier ministre très politique. Cela me rappelle ce que j’ai connu aux débuts d’En Marche. Et c’est aussi le sens de la prise de parole du Président, le 31 décembre."
'Il a sa façon bien à lui de fonctionner"Gabriel Attal va-t-il appliquer à Matignon la même méthode "offensive" qu’au ministère de l’Éducation nationale?? Patricia Bordas en est persuadée. "Il a une façon bien à lui de fonctionner. Je pense qu’il va commencer par écouter tout le monde. C’est un des rares à aller partout, il n’a pas peur, regardez ce qu’il a fait ces derniers mois."
En 2014, à tout juste 24 ans, Gabriel Attal était élu conseiller municipal d’opposition à Vanves, dans les Hauts-de-Seine. Moins de dix ans plus tard, le voilà propulsé à la tête du gouvernement. "Il est ambitieux évidemment, confie Patricia Bordas. Mais je ne pense pas qu’il soit dans le calcul pour la présidentielle de 2027, même si j’estime qu’il a les capacités pour être candidat. À mon avis, il a trop conscience de l’état dans lequel se trouve la France et de l’ampleur de la tâche qui l’attend.
Tanguy Ollivier