Une vie détruite par inconséquence : un Montluçonnais condamné pour un grave accident de la route
Un homme a été condamné à un an ferme, ce mardi 9 janvier 2024 par le tribunal correctionnel de Montluçon (Allier), pour avoir fait un blessé grave dans un accident de la route. Le prévenu, qui roulait sans permis et a fui, écope de deux ans de prison dont un an de sursis.
Le 12 septembre 2020, un accident de voiture au niveau du pont Saint-Pierre avait fait un blessé grave. Ce mardi 9 janvier, le tribunal de Montluçon a condamné le responsable à deux ans de prison, dont un an de sursis probatoire.
Face au tribunal, le prévenu d’une trentaine d’années se dandine, mal à l’aise. Il y a trois ans et demi, son inconséquence a détruit la vie d’un innocent. Vers 2 heures du matin, alors qu’il rentre de soirée, il grille un feu rouge et percute un autre véhicule, qui descendait de l’avenue de la République en direction du centre-ville. Avant de s’enfuir en abandonnant sa voiture.
L’un des passagers de l’automobile percutée est gravement blessé. Une dizaine de fractures. S’ensuivent une longue rééducation, une assistance quotidienne durant de long mois et un mi-temps thérapeutique, après cinq mois d’arrêt de travail. Aujourd’hui, la victime souffre encore beaucoup. "Il prend des antalgiques quatre fois par jour", pointe son avocate.
Le prévenu, père de deux enfants, est "bien sous tout rapport", constate la juge. "Mais…" Son casier judiciaire porte sept mentions. Depuis 2010, deux conduites sous l’empire de l’alcool, deux pour consommation de stupéfiants, et trois pour conduite sans permis. Un permis qu’il a perdu en 2015 et n’a toujours pas repassé.
À l’époque des faits, il est en CDI depuis onze ans, a un enfant avec sa compagne, une maison… "Vous vous rendez compte que vous pouvez tout perdre ?", interroge la juge. Penaud, l’homme essuie ses mains moites sur son jean : "Je sais." Le tribunal est "consterné". "Pourtant, en avril 2023, vous êtes à nouveau arrêté pour conduite sans permis."
Une fausse déclaration de volSa compagne, absente à l’audience, est elle aussi poursuivie. Le lendemain des faits, alors qu’elle sait ce qu’il s’est passé, elle se rend au commissariat pour déclarer le vol de la voiture, soutenant que son conjoint était avec elle toute la soirée.
La femme écope de huit mois de sursis. Le conducteur reçoit aussi l’obligation de travailler et de réparer les dommages causés aux victimes. Il doit ainsi verser 4.000 euros de provision au blessé. Le chiffrage exact sera débattu le 30 avril, concernant la victime directe, mais aussi le propriétaire de la voiture percutée.
Delphine Simonneau