Le nouveau quartier pour femmes radicalisées prêt à accueillir ses premières détenues à Roanne
14 femmes radicalisées islamistes vont être transférées dans un nouveau quartier spécifique du centre de détention roannais que le directeur national de l'Administration pénitentiaire a visité ce vendredi 12 janvier.
Éric Dupont-Moretti, Garde des Sceaux, était annoncé, mais il était retenu au conseil des ministres post-remaniement de ce vendredi. C’est donc sans lui qu’a eu lieu la découverte du nouveau Quartier de Prise en charge de la Radicalisation (QPR) pour femmes qui s’apprête à ouvrir ses portes au centre de détention de Roanne (Loire). Il s’agit de la huitième structure du type à ouvrir en France, la deuxième seulement après celle de Rennes inaugurée il y a deux ans, réservée aux femmes.
Une large part de « revenantes »Fin janvier, les premières détenues arriveront dans cette unité d’une capacité de 14 personnes. Ce seront des femmes condamnées ou bien en attente de jugement pour association de malfaiteurs en vue de commettre un attentat terroriste, ou encore des condamnées de droit commun chez qui l’administration pénitentiaire aura décelé des signes inquiétants de radicalisation islamiste.
En l'absence du Garde des Sceaux, Eric Dupont-Moretti, Laurent Ridel, directeur de l'administration pénitentiaire, a effectué le déplacement à Roanne. Laurent Ridel, directeur de l’Administration Pénitentiaire, et Naoufed Gaiel, directeur de la Mission de Lutte contre la Radicalisation, ont insisté sur l’objectif de ce dispositif qui a pour objectifs de prévenir les actes violents en détention, d’éviter le prosélytisme en prison auprès d’autres détenus et, au-delà, de travailler sur le « désengagement des idées radicales violentes » chez ces individus.
Naoufel Gaied, chef de la mission de lutte contre la radicalisation, direction de l'administration pénitentiaire, a expliqué le fonctionnement et les objectifs de ce nouveau dispositif.
Désengagement des idées radicales violentesPour ce faire, après un diagnostic initial de plusieurs mois, des prises en charge individuelles (entretiens avec des professionnels) et collectives, autour d’ateliers, seront mises en place. À la suite, un retour en détention « classique » pourra être envisagé si les risques semblent écartés. Dans le cas contraire, à l’extrême, les détenues pourront être placées à l’isolement. Parmi les femmes destinées à transiter dans ce QPR à Roanne se trouvera une bonne proportion de « revenantes » de la zone irako-syrienne.
Pierre-Olivier Vérot
14 détenues pourront être accueillies dans ce secteur de la prison.
389 Le nombre de terroristes, prévenus ou condamnés, qui sont détenus dans les établissements pénitentiaires en France, dont 90 femmes.