Frappé par l'inflation, l'hôpital de Vichy réclame un soutien financier de l'ARS pour réaliser ses projets
À l’occasion d’une cérémonie des vœux, ce vendredi, les projets de rénovation et de construction de l’hôpital de Vichy ont été évoqués, l’établissement s’en remettant à l’ARS pour l’aider à les concrétiser.
S’il fallait retenir un seul message de la cérémonie des vœux du centre hospitalier de Vichy, ce serait celui adressé à l’Agence régionale de santé (ARS). Alors que l’institution était représentée vendredi 12 janvier, aux côtés de la préfète de l’Allier, Pascale Trimbach, l’établissement, frappé de plein fouet par l’inflation, a exposé les projets qu’il compte mener en 2024 et les prochaines années.
Une incertitude autour du projet HéliosTout d’abord, et à court terme, terminer les travaux du bâtiment qui accueillait l’école des kinés pour relocaliser dans cet espace la dialyse et le pôle de santé publique, poursuivre un autre chantier engagé en 2023 pour le service de réanimation, acheter un terrain à Cusset en vue de construire un bâtiment destiné à la pédopsychiatrie et aménager une septième salle au bloc opératoire afin d’installer un robot chirurgical.
Ultime priorité, pour la gériatrie, mais sans aucune perspective de calendrier sur le lancement du chantier, celle de rénover le pavillon Hélios en vue de relocaliser des services et de rouvrir des lits. "Les élus sont là pour faire bloc autour de ces projets", a déclaré le maire de Vichy et président du conseil de surveillance de l’hôpital, Frédéric Aguilera.
Des fonds européens pour le robot chirurgicalLe conseil régional, gestionnaire du Fonds européen de développement régional (Feder), a décidé de verser une subvention de 750.000 € à l’établissement pour lui permettre d’amortir l’achat du robot attendu pour le mois de décembre 2024.
Et, à l’échelle nationale :
"On attend un peu de reconnaissance, a affirmé l’élu. On espère que le chéquier sera sorti par l’ARS pour nous faire quelques preuves d’amour à court terme."
Une sollicitation effectuée aussi par le président de la commission médicale d’établissement, Didier Aguilera : "J’espère que l’ARS va nous aider."
Moins soutenu financièrement que les autres hôpitaux de l’Allier par le plan d’aide à la reprise de la dette dévoilé en 2021, dans le cadre du Ségur de la santé, l’établissement a lancé des projets et vu ses dépenses d’énergie augmenter de six millions d’€, en l’espace d’un an, et de 500.000 €, en deux ans, concernant l’alimentation.
La CGT et FO absentsLa clôture du budget 2023 s’oriente vers un résultat déficitaire, avec un appel à "l’efficience" lancé par la direction de l’établissement, laissant augurer des réorganisations internes pouvant toucher notamment les ressources humaines et les durées de séjour des patients. Une perspective critiquée par les syndicats CGT et FO, qui ont préféré boycotter la cérémonie.
L’Unsa était la seule organisation de l’établissement présente : "Ça ne veut pas dire qu’on cautionne la gestion de l’institution […]", a expliqué, après la cérémonie, Christine Debout, secrétaire générale et cadre de santé en gériatrie. "On attend un coup de pouce pour le projet Hélios."
Estelle Dissay
Boycott =>> La CGT et FO n'ont pas assisté à la cérémonie des vœux du centre hospitalier de Vichy, et s'en expliquent dans un communiqué : "Les très nombreux efforts consentis par les patients et les personnels au cours de ces dernières années n'ont eu pour résultats que de nous couper de la majorité des aides auxquelles nous aurions pu prétendre auprès de l'État et de nous laisser un hôpital vétuste qui perd irrémédiablement en capacité d'accueil [...]." Selon les deux syndicats hospitaliers, la perspective d'un plan "d'efficience", pour 2024, laisse présager "des diminutions d'effectifs, des réductions voir des disparitions d'activités non rentables aux yeux de la direction". "Nous souhaitons que 2024 soit une année où l'on prenne soin des personnels et que la santé des patients soit placée au-devant de la logique financière."