"Jusqu'à moins 40% d'activité" : inquiétudes dans le secteur de la construction en Corrèze
Si l'on dresse les perspectives économiques 2024 pour la Corrèze, le secteur qui inquiète le plus les observateurs est le bâtiment et plus particulièrement la construction neuve. Décryptage.
« Quand le bâtiment va, tout va. » Un adage toujours d’actualité selon Françoise Cayre. Et le bâtiment, notamment la construction neuve, montre des signes inquiétants.
« L’adage fonctionne toujours, car dans ce secteur, il y a beaucoup d’entreprises impliquées », indique la présidente de la CCI de la Corrèze. Or, la construction neuve semble souffrir de la conjoncture et, notamment, des conditions d’octrois de prêts qui se sont beaucoup durcies. « Certains constructeurs nous disent qu’ils sont à moins 40 % d’activité, confie-t-elle. C’est beaucoup moins vrai pour la rénovation, même si l’engouement pour les aménagements de l’habitat d’après Covid est retombé. »
Mettre la barre sur les marchés du développement durablePour elle, cela pourrait engendrer une chute de l’emploi et pousser ces entreprises à transformer leur modèle économique. « Il faut qu’elles puissent mettre la barre vers les marchés du développement durable. Ça peut transformer tout un secteur. Sauf pour les électriciens et les chauffagistes, les carnets de commandes sont moins fournis pour le premier semestre 2024. »
« Vraies inquiétudes sur le logement des particuliers »Pour Jean-Paul Trichet, président du Medef, « l’inflation a entraîné une baisse de la consommation, mais aussi un ralentissement dans l’immobilier, créant de vraies inquiétudes pour le logement des particuliers. »
Même si Françoise Cayre estime que « dans nos territoires, on sera moins touché. Il va y avoir des insuffisances, notamment parce que des logements ne pourront plus être loués à cause des nouvelles exigences des Diagnostics de performance énergétique (DPE) ».
« C’est un secteur sur lequel il y a une forte inertie. Les volumes de ventes ont baissé depuis août, mais il y avait eu de très fortes ventes pendant la période après Covid », relativise-t-elle.
Emilie Auffret