19e Trail Hivernal du Sancy - Mont-Dore : Quentin Meyleu en ouvreur pisté [tous les classements]

Pourtant pisté jusqu’au bout par le Dijonnais Pierre-André Anizan sur la neige du Sancy, le Ceyratois Quentin Meyleu a fini roi du 33 km, ce dimanche, la couronne femmes revenant à la championne du monde Clémentine Geoffray

En feuilletant le grand livre de l’Hivernal du Sancy, le chrono du vainqueur renseigne sur la présence de la neige, à l’image des 3h13’04’’ de Romain Maillard dans l’abondance blanche de 2017. L’opus 2024 écrit sur le 33 km par un autre Ceyratois, Quentin Meyleu, en 2h46’48’’, confirme une valeur neigeuse plus raisonnable cette fois, sans appel à un plan B cher à Michel Delaunay, le directeur de course, spécialiste en inversion de température, rappelant néanmoins les difficultés de la neige humide de ce dimanche, les descentes glissantes par exemple…

Quentin Meyleu, flashé en 14’14’’ aux 5 km des Rois et grand amateur du massif, crapahutant la veille encore sur le Sancy avec des piolets, n’eut pas la course facile. Il s’enfonça un peu dans la poudreuse sur le plateau du Guéry, connut deux trois petites chutes anecdotiques ; surtout il fut poussé dans ses retranchements par un suiveur coriace, Pierre-André Anizan.

« Ça m’a mis la pression, reconnut l’Auvergnat, premier à la patinoire montdorienne, d’autant que je le découvrais. On s’est bien tiré la bourre ». Parti vite, le vice-champion de France de montagne qui courra après le ticket européen en avril à Briançon, avait en effet le Dijonnais sur le porte-bagages au col de Guéry (Km 9). Seize secondes d’avance, une de moins... qu’à l’arrivée. « Je l’ai lâché au puy Gros, il m’a rattrapé au Capucin », raconta le coureur d’Asics affecté par des crampes dans son effort final. 

« Je ne suis pas encore très bien sur les distances longues », reconnut-il. Quand Anizan, lui, regrettait une distance un peu courte. « Meyleu me mettait dans le rouge dans les montées. Je reviens fort à la fin mais il me manque vingt secondes. J’aurais aimé plus long », exposa le postier dijonnais passé du triathlon au trail il y a un an et déjà performant, à l’instar de son récent succès sur les 44 km de la SaintExpress. 

Mais encore en découverte : « La neige, je n’ai pas trouvé ça très simple. Il faut lever les jambes et choisir la bonne trace ». Choix réussis sans aucun doute, le Sanflorain Cyril Portefaix bouclant le podium à sa suite, dix minutes plus tard.

L’Ambarroise Clémentine Geoffray, elle, monta sur la plateforme d’arrivée grand luxe 27’ et 33’’ après Meyleu, soit une belle 12e place au scratch, loin, en toute logique, devant toutes les filles.

« C’est un super parcours mais qui m’a sortie de ma zone de confort ; sur la neige on n’a pas d’appuis francs. Je ne suis pas une coureuse de neige, avoua la championne du monde de trail court avec un clair sourire. Les trails blancs ce n’est pas ma tasse de thé ». Sinon...

Texte : Francis Laporte

Photos : Thierry Lindauer

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