Pendant des mois, un habitant du Puy-de-Dôme a mis le feu chez ses voisins
Un retraité a été condamné par le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand pour avoir mis le feu à plusieurs reprises chez ses voisins, dans son lotissement.
Le 8 mai 2020, la France est encore confinée. Des habitants d’un lotissement de Vic-le-Comte font un barbecue. La fête bat son plein lorsque les enfants aperçoivent la haie de la maison d’à côté en train de flamber. Un homme se cache dans la végétation avant de prendre la fuite, laissant tomber un allume-gaz au passage. La recherche d’ADN demandée par les gendarmes confirmera qu’il s’agit bien de celui du prévenu, âgé de 65 ans aujourd’hui.
Entre-temps et quelques jours plus tard après le premier sinistre, une cabane de jardin avait entièrement brûlé chez d’autres voisins du sexagénaire.
Le 6 juin, en pleine nuit, c’est un arbre, toujours dans le même lotissement et en face de la propriété du suspect, qui prend feu. Là encore, il est vu en train de s’enfuir. Dans le quartier, le climat se tend. Les gendarmes, aux aguets, établissent qu’il est apparu à sa fenêtre avant de se cacher. Les militaires braquent leurs lampes sur sa maison et lui demandent de sortir. Pas de réponse. Ils sonnent à la porte. L’épouse du retraité ouvre et indique que son époux et elle dormaient paisiblement.
"Je n’ai pas d’explication"Le 8 juin, l’enquête progresse. Un riverain alerte les militaires : il a trouvé des bouteilles de combustible cachées dans sa haie. L’ADN du prévenu va de nouveau correspondre. Encore deux jours plus tard, deux nouveaux feux. Un poulailler est incendié au cours de la nuit. Durant l’après-midi, les portes d’un garage partent en fumée. L’homme est vu, une bouteille de white-spirit à la main, dans son jardin, au même moment. La psychose s’installe. D’autant que la série se poursuit. Quatre jours plus tard, au cours de la nuit, le même garage est en flammes.
Une nuit d’août, vers 1?h?45, le véhicule des voisins du prévenu est endommagé par le feu. Enfin, le 20 novembre, 4 heures du matin, rebelote chez les mêmes, qui ont fini par s’équiper d’une caméra de vidéosurveillance. Le sexagénaire est filmé en train d’essayer de mettre le feu à leur toiture, avant de rentrer chez lui en enjambant la clôture. Les soupçons des riverains se confirment. Mais à la barre du tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, le retraité continue de nier son implication : "Je n’ai pas d’explication, je n’ai pas allumé les incendies". Il est néanmoins condamné à deux ans de prison, dont un avec sursis probatoire. Il a également interdiction d’entrer en contact avec les victimes, de paraître dans le lotissement et devra réparer les dommages.
Julien Moreau