L'association des maires de la Corrèze soupçonne des irrégularités dans la gestion de son ex-directeur
Le directeur de l’Association des maires de la Corrèze (ADM19), Pierre Brajou, a été démis de ses fonctions à la mi-décembre sur fond de soupçons d’irrégularités dans sa gestion de la structure. L’association, financée principalement par des fonds publics, se veut prudente en attendant de « clarifier la situation ».
La structure, importante dans les missions qu’elle remplit auprès des collectivités autant que par le symbole qu’elle représente, traverse depuis plusieurs mois de grosses turbulences. Point d’orgue de cette crise interne, le conseil d’administration de l’Association des maires de la Corrèze (AMD19) a, le 15 décembre dernier, décidé de démettre de ses fonctions Pierre Brajou, jusque là directeur de la structure. En cause, des soupçons d’irrégularités dans sa gestion de la structure, notamment financières.
Pas de plainte dans l'immédiat, mais une enquête en internePrésident de l’ADM19 après Jean-Jacques Dumas, qui a cédé ses fonctions en octobre dernier, Christophe Petit se veut prudent : « Nous n’avons pas encore tous les éléments, nous sommes en train de regarder tout cela dans le détail. Si la démission du directeur a été actée, il y a toujours la présomption d’innocence. Nous verrons en fonction des éléments l’opportunité de déposer une plainte. »
Financée principalement à partir de fonds publics, à savoir les cotisations des communes adhérentes versées en fonction de leur population, mais aussi grâce au concours du Département, l’ADM19 indique vouloir faire toute la lumière sur d’éventuelles malversations financières, notamment. « Nous sommes une association importante », rappelle Christophe Petit, qui dit être « tombé de vingt étages » lorsqu’il a découvert les possibles irrégularités qui pèsent sur Pierre Brajou. Ce dernier, qui a pris la direction de l’ADM19 en 2006, a transmis un arrêt maladie dans la foulée de son éviction le 15 décembre (*). Détaché du Conseil départemental, il reste pour l’instant toujours salarié de l’association.
« La confiance avait été rompue »Pour Jean-Jacques Dumas, qui demeure président d’honneur de l’AMD19 après avoir cédé à Christophe Petit la présidence à l’automne dernier, « la confiance avec le directeur avait été rompue, et si je suis parti, c’est en lien avec ce problème de direction ». L’élu de Saint-Ybard explique aussi être parti pour éviter une crise interne à l’association : « Sur les six vice-présidents, trois étaient convaincus que Pierre Brajou était irréprochable dans ses missions. Je n’ai pas voulu aggraver les tensions au sein du bureau. Mon successeur a été informé de tout cela et des raisons de mon départ. »
Comme Christophe Petit, Jean-Jacques Dumas espère un retour rapide à la stabilité, « même si l’association continue d’assurer ses missions auprès des communes ». L’ADM19 dispense, en effet, conseil et formation auprès des collectivités.
(*) Nous n’avons pas été en mesure de joindre le directeur