"On est dans la panade. On sort parce qu'on est coincés", lance la Coordination rurale en manifestation à Aurillac
Il y avait davantage de fourgons de CRS que de tracteurs autour de la préfecture du Cantal, ce vendredi 26 janvier, en plein mouvement de colère des agriculteurs français.
Minoritaire à la chambre, le syndicat Coordination rurale a mobilisé une soixantaine d’agriculteurs pour sa manifestation organisée à Aurillac, ce vendredi 26 janvier dans l'après-midi. « Il n’est pas question d’employer la force », a rapidement désamorcé Gilbert Angelvy, son président. « Hors de question de casser », a-t-il ajouté.
En attendant les annonces du Premier ministre, la Coordination rurale a dénoncé les méfaits de la réforme, entrée en vigueur en 2023, de la politique agricole commune (PAC). « On est dans la panade, lance Gilbert Angelvy. Aujourd’hui, 90 % des exploitations du Cantal sont perdantes. Vous appelez ça défendre l’élevage ? Il y a un problème ! Nous, on ne sort pas avec plaisir : on sort parce qu’on est coincés. On n’a pas le choix ! »
« Un geste envers les jeunes »Selon les évaluations du syndicat, le manque à gagner de la nouvelle PAC s’élève à « 8 % » en moyenne, soit « 3.500 € » d’aides européennes en moins par ferme cantalienne.
Et si Gabriel Attal ne prenait qu’une mesure, laquelle ferait vraiment avancer les choses ? « La prise en charge des intérêts des prêts, répond le leader de la Coordination rurale. Ce serait un geste envers les jeunes, même si cela ne suffira pas. »
Une année blancheLes manifestants ont ensuite quitté la préfecture pour marcher, en cortège, vers leur « maison » : la chambre d’agriculture. Trois chefs de service les ont reçus et écoutés. Mais ni le directeur, ni le président FDSEA de la consulaire n’étaient présents pour les accueillir. La colère des agriculteurs n’éclipse pas les divisions des syndicats.
Vice-présidente de la Coordination rurale 15, Sylvie Bonnet a demandé « une année gratuite sur tous les services » rendus par la chambre afin d'aider la profession à remplir « la paperasse ».
Romain Blanc
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