Trafic de drogue à Brive : chronique d'un couple précaire tombé dans le piège des stupéfiants
Interpellé en début de semaine à Brive (Corrèze), un couple impliqué dans un trafic de stupéfiants a été jugé ce vendredi 26 janvier en comparution immédiate.
La justice a tranché. Khalil Ben Aouidat, 28 ans, a écopé, ce vendredi 26 janvier, de 18 mois de prison ferme et d’une interdiction de territoire français pendant quatre ans pour trafic de stupéfiants et détention de faux documents. Sa complice, 24 ans, a quant à elle échappé à la prison, en voyant le tribunal correctionnel de Brive prononcer à son égard une peine de six mois de prison avec sursis, et une interdiction de contact avec le co-prévenu, son mari, pendant deux ans.
Cocaïne et faux papiersLe couple a été interpellé mardi 23 janvier par la police de Brive, après une journée de surveillance de leur domicile. Après avoir intercepté un client venant de récupérer sa dose, les forces de l’ordre avaient mené une perquisition au domicile suspecté. Seize grammes de cocaïne, du matériel de conditionnement, mais aussi huit téléphones, 268 euros en liquide, cinq vélos à assistance électrique et de faux papiers d’identité avaient été découverts.
Un couple dans la précaritéL’histoire entre les deux prévenus est d’abord celle d’une rencontre, il y a deux ans, entre « une fragile », et « un faible ». Elle, mère célibataire qui sort d’une relation violente. Lui, Algérien en situation irrégulière, qui se heurte au barrage administratif pour trouver un emploi légal. « C’est une bonne personne qui a fait cela pour essayer d’être digne. Je comprends maintenant que c’était une bêtise et que j’ai mis en danger ma fille en fermant les yeux sur son activité », a confié au tribunal celle qui puisait, depuis un peu plus d’un an, dans la boîte contenant l’argent de la drogue pour les courses du quotidien. Avec son faible revenu (un RSA et un emploi à temps partiel), c’est elle qui assumait les charges du foyer.
Pour lui, la vente de produits stupéfiants, depuis janvier 2023, servait, selon ses dires à payer sa consommation personnelle, « un gramme de cocaïne par jour », dit-il. Peut-être payait-elle un peu plus que cela…
« Tombé dans le piège du trafic »Le parquet n’a pas caché ses doutes en la matière, témoignages et SMS douteux à l’appui. « En novembre 2023, un contact écrit au prévenu qu’il a besoin de “produit jaune”, et qu’il a besoin “d’une savonnette”. Le voisinage a observé des allées et venues suspectes, parfois six personnes devant le garage du pavillon », énumère Émilie Lasbats pour le parquet.
Mais les réponses du principal mis en cause, en état de récidive, ne permettront pas de mesurer plus en détail l’ampleur du trafic. « Il est tombé dans le piège du trafic parce qu’il n’avait rien, a plaidé son avocate, Me Aysun Baggul. Aujourd’hui, on tape sur les faibles du trafic de stupéfiants. Il va aller en prison. Demain, d’autres le remplaceront. »
Ivre au volant, le conducteur était aussi un voleur de carburant
Pierre Vignaud