Ils reprochaient à un automobiliste de leur avoir "coupé la route" à Vichy : trois hommes condamnés pour violence en réunion
Trois hommes, âgés d’une vingtaine d’années, ont été condamnés, mardi, en correctionnelle, pour avoir commis des violences à l’encontre d’un automobiliste dans le centre-ville de Vichy.
« Il s’agissait d’une course-poursuite. On a pris des sens interdits pour nous couper la route. C’était une atteinte à notre vie, moi et ma femme. » Présent, mardi 30 janvier, à l’audience correctionnelle du tribunal de Cusset, la victime n’a pas mâché ses mots. Selon cet homme qui circulait au volant d’une voiture dans le centre-ville de Vichy le 25 février 2023, la scène avait tout d’une traque dont il était la cible. Et l’intensité est montée crescendo.
Une gifleAlors qu’un fourgon le suivait de près et lui « mettait la pression en accélérant », l’automobiliste a stationné son véhicule dans la rue de Paris. Trois hommes, âgés d’une vingtaine d’années, et qui affirmeront plus tard en audition que l’automobiliste venait de leur « couper la route », sont sortis du fourgon. L’un d’entre eux lui a mis « une gifle », avant qu’un témoin ne mette le trio en fuite.
Le mauvais scénario aurait pu s’arrêter là, mais ce n’est pas ce qui s’est produit. Le fourgon a suivi la voiture de la victime et une deuxième scène agressive s’est déroulée, avenue Victoria, juste devant le commissariat de police.
Un policier sort son armeDes fonctionnaires sont arrivés sur la route et l’un d’eux a sorti son arme de service. Le fourgon, à bord duquel se trouvaient les trois hommes, est reparti et un policier a dû reculer pour éviter le véhicule, qui prenait la fuite.
« Quand le policier a sorti le pistolet, la peur a pris le dessus, a expliqué l’un des passagers du fourgon présents à l’audience. J’aurais préféré que le policier me mette une gifle. L’instinct de survie a pris le dessus ! »
Connu de la justice et condamné précédemment pour d’autres faits, cet homme est sous le régime du sursis probatoire. À son encontre, le parquet requiert dix mois de prison ferme avec mandat de dépôt à effet différé. Et six mois ferme pour les deux autres prévenus, dont les casiers sont vierges.
Le conducteur absent à l'audienceAbsent à l’audience, le conducteur était seulement représenté par son avocat. « La gifle n’a pas été mise par lui, a plaidé Me Bloch. Vous ne pouvez retenir que le refus d’obtempérer. » Cette demande n’a pas été entendue. Reconnu coupable de violences en réunion et du refus d’obtempérer à la sommation des policiers, il a été condamné à douze mois de prison avec sursis.
Six mois ferme pour le passager avec un casierLes deux autres prévenus, relaxés pour le refus d’obtempérer, ont été condamnés pour violences en réunion à huit mois de sursis s’agissant de l’auteur de la gifle et six mois ferme pour l’autre passager connu de la justice. Cette peine pourra être aménagée avec le port d’un bracelet électronique.
Estelle Dissay