L'évadé du palais de justice de Clermont-Ferrand, toujours introuvable, n'échappe pourtant pas à une condamnation
Le jeune homme qui s’était évadé de façon spectaculaire du palais de justice de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), en décembre dernier, a été condamné – en son absence – à vingt-sept mois de prison ferme, ce mercredi 31 janvier, par le tribunal correctionnel, pour une série de délits commis entre 2017 et 2023.
Sans surprise, le prévenu qui devait être jugé, ce mercredi, en comparution à délai différé (CDD), devant le tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand, n’était pas dans le box. Car ce jeune homme de 26 ans a disparu dans la nature depuis le samedi 9 décembre dernier et son évasion spectaculaire depuis le quatrième et dernier étage du palais de justice.
Il avait été interpellé, la veille, rue des Jacobins, à Clermont-Ferrand, par une patrouille VTT de la police, après un bref refus d’obtempérer au guidon d’une trottinette électrique, qu’il conduisait en ayant consommé des stupéfiants (1).
Il avait atterri sur la verrière d'une salle d'audienceDéféré au parquet après une journée de garde à vue, il venait de passer devant le juge des libertés et de la détention, qui lui avait notifié son placement sous mandat de dépôt jusqu’à son jugement en CDD, quelques semaines plus tard.
Profitant d’un entretien avec son avocate dans une pièce attenante au bureau du magistrat, il avait alors poussé une armoire, ouvert une fenêtre non sécurisée, puis sauté dans le vide. Après avoir atterri sur une verrière surplombant une salle d’audience, trois étages plus bas, il avait escaladé la grille ceinturant le palais de justice et disparu dans la rue.
Presque deux mois plus tard, Stéphane Faure, déjà condamné à vingt-quatre reprises, n’a toujours pas été retrouvé.
Vingt-sept mois de prison ferme et mandat d'arrêtCette absence (2) n’a cependant pas empêché le tribunal de le juger, par défaut, pour les faits du 8 décembre, mais aussi pour deux autres séries de délits commis en décembre 2017 à Romagnat (la dégradation d’une quinzaine de véhicules et d’une moto stationnés dans un parking souterrain) et en septembre 2022 à Clermont-Ferrand (il avait outragé quatre surveillants pénitentiaires et s’était rebellé à l’issue d’une audience devant ce même tribunal correctionnel). Il n’était cependant pas (encore) poursuivi pour son évasion.
Cette accumulation d’infractions lui a valu d’être condamné à vingt-sept mois de prison ferme, avec délivrance d’un mandat d’arrêt (le parquet avait requis dix-huit mois ferme). Il devra également indemniser les quatre surveillants pénitentiaires, qui se sont constitué parties civiles (pour un total de 1.450 euros de dommages et intérêts) et certaines des victimes des dégradations commises à Romagnat (pour un total de 5.700 euros).
Christian Lefèvre
(1) En apercevant les policiers arriver en face de lui sur une piste cyclable, il s’était d’abord débarrassé à la hâte de deux sachets contenant de petites quantités d’herbe de cannabis et de cocaïne, attirant ainsi l’attention des fonctionnaires.
(2) Il n’était pas non plus représenté par un avocat.