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Uniforme, salaires, groupes de niveaux, conditions de travail... Paroles de profs en manifestation à Aurillac

Uniforme, salaires, groupes de niveaux, conditions de travail... Paroles de profs en manifestation à Aurillac

Ils étaient 220 selon la police et 300 selon les syndicats. Les profs ont battu le pavé, ce jeudi 1er février au matin, à Aurillac, pour réclamer de meilleures conditions de travail, une hausse des salaires et s'opposer aux dernières mesures proposées par le gouvernement.

Un mois et demi après la décision du Département de fermer progressivement le collège de la Jordanne, c’est devant cet établissement que se sont réunis les professeurs cantaliens pour manifester leur mécontentement, jeudi 1er février, avant de marcher jusqu’aux locaux de la Direction des services départementaux de l’Éducation nationale.

Ils étaient 220 selon la police, 300 selon les syndicats à défiler dans Aurillac pour réclamer de meilleures conditions de travail, de meilleurs salaires et à mettre la pression sur la ministre de l’Éducation, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra. La FSU a exigé sa démission.

Professeur de CE1, CM1 et CM2 à Lafeuillade-en-Vézie, Guillaume Guilbert est venu manifester pour faire entendre des revendications qu’il défend depuis des années sur les salaires et les conditions de travail. Mais, ce jeudi 1er février, il était aussi dans la rue pour dénoncer la politique du gouvernement et de sa ministre « des sports et de l’éducation nationale quand elle a le temps, qui enchaîne bourde sur bourde. »

Les annonces d’Emmanuel Macron en début d’année ne sont d’ailleurs pas passées inaperçues comme son souhait de rendre l’uniforme ou la tenue unique obligatoire d’ici 2026 : « Ce n’est absolument pas la priorité. Le gouvernement nous amène des mesures cosmétiques, mais c’est de la poudre aux yeux », raconte celui qui est arrivé cette année à Lafeuillade après neuf ans passés à Junhac.

Surtout, l’enseignant n’est pas sûr que cette mesure permette réellement de réduire les inégalités entre les élèves. « Il faudrait réduire les effectifs, éviter les multiniveaux, pour réduire la reproduction sociale. Bourdieu en parlait il y a cinquante ans, on reproduit la même chose. Certaines familles de la classe moyenne élevée ont le temps d’accompagner leurs enfants le soir. Ceux qui sont fils d’employés ou d’ouvriers passent plus de temps à la garderie et ont moins d’accompagnement. Il faudrait qu’on puisse suivre les enfants individuellement pour limiter cela, mais on ne peut pas le faire avec des classes chargées et plusieurs niveaux à gérer. On peut fringuer tous les enfants de la même manière, on ne va pas gommer ces inégalités. »

Il avoue également que cette mesure « l’inquiète ». « Je me méfie. C’est une mesure réactionnaire qui satisfait la tranche à droite de l’électorat de Macron. On n’a pas envie d’être instrumentalisé. »

Dans sa classe de 24 élèves pour trois niveaux, il estime que l’enseignement est « très compliqué ». « J’ai eu une AESH qui est dans la classe pour s’occuper en priorité de deux élèves. Mais, en réalité elle fait tampon avec l’ensemble des élèves. On bricole... » Et que tous les élèves soient habillés de la même manière en face de lui n’y changera pas grand-chose.

Ils revendiquent de meilleurs salaires d'entrée

Photo Jérémie Fulleringer.

Ils sont tous les deux profs d’espagnol au lycée Émile-Duclaux d’Aurillac. Myriam Raymond, 53 ans, et Yann Takis, 59 ans, estiment ne pas être les plus à plaindre sur le plan de la rémunération. Eux disposent des « échelons » ainsi que de « l’ancienneté ». S’ils manifestent afin d’exiger de meilleures rétributions, notamment, c’est d’abord pour leurs jeunes collègues. D’après Myriam Raymond, « les salaires de base » sont loin d’être à la hauteur. 

Yann Takis sait très bien de quoi il parle. Son fils, un Aurillacois de 27 ans qui a étudié à Clermont-Ferrand, est désormais professeur de maths en Seine-Saint-Denis. « Il a fait un master, il a passé un concours, et il ne commence même pas à 2.000 € par mois ! Comme il vit en région parisienne, il paie 800 € de loyer... » Le père a donc dû aider financièrement son fils, qui ne touchait qu’environ 1.600 € nets par mois durant ses premiers mois d’enseignement au collège. Il l’a bien sûr fait avec plaisir, mais trouve cela ubuesque, pour un bac +5...

Désormais dans sa quatrième année, le fils de Yann Takis touche péniblement 2.000 € nets. « Il arrive à avoir des heures sup’, à être professeur principal, il essaie d’obtenir des primes pour arriver à 2.000 €... »

« Certes, nous avons la sécurité de l’emploi que certains nous jettent à la figure. Mais il faut partir dans d’autres départements et il faut vivre loin de sa famille et de ses amis », souligne Yann Takis. 

Myriam Raymond y voit là « un bon exemple ». « Il y aussi ce fameux Pacte enseignant, ajoute-t-elle. Ils annoncent partout que nous avons été augmentés. Mais en fait, ce n’est pas une augmentation ! Si tu signes le Pacte, tu gagnes plus mais tu travailles plus. Donc ce n’est pas une augmentation. » Et cela nous ramène 17 ans en arrière, glisse son collègue. « C’était Sarkozy, le travailler plus pour gagner plus ! »

Selon eux, la priorité numéro un consiste à améliorer les salaires des profs en début de carrière. « Ils nous ont promis 2.000 € d’entrée, mais pour l’instant, on n’y est pas encore », assure Yann Takis.

À la tête d’une classe de trois niveaux, CP, CE1, CE2, mais aussi au poste de directrice de Boisset, Emilie Péan, a fait le choix de venir manifester à Aurillac, ce jeudi 1er février, car son école risque de voir un poste de professeur et donc une classe supprimée l’an prochain.  Elle n’est pas la seule. 13 classes sont menacées dans le Cantal. « Une fermeture de classe, c’est tout le temps des conditions de travail qui se dégradent », assure-t-elle.

À Boisset, cette décision aurait pour effet de faire passer l’école de trois à deux classes et donc de « mélanger les cycles », là où aujourd’hui la maternelle, le cycle 2 et le cycle 3 ont chacun leur enseignant. Plus que le gonflement des effectifs, Emilie Péan passerait de 16 à 21 élèves en cas de suppression de poste, ce sont ces multiniveaux qui posent problème. « 21 élèves pour cinq niveaux, c’est compliqué » assure celle qui pourrait être en charge d’une classe allant de la petite section à la CE1 l’an prochain. « Mélanger les cycles, ça implique de se retrouver avec des rythmes qui ne sont pas les mêmes. Par exemple, le matin, les maternelles font du sport. Les CP, eux travaillent la lecture ou les mathématiques. » Deux activités difficilement conciliables avec une seule enseignante pour gérer tous les élèves.

Le temps, c’est aussi ce qui manque dans ces classes aux niveaux multiples : « Les enfants devront plus souvent être seuls, en autonomie, je ne pourrai pas passer autant de temps avec chacun. » Avec la crainte de voir les élèves plus en difficulté moins bien accompagnés au cours d’années scolaires charnières. « Ce sont les années où l’on voit la lecture, l’écriture, les premières notions d’orthographe, de conjugaison. Des notions très importantes. Le risque, c’est que ces bases soient moins approfondies et donc pas assez solides. Et, si on n’a pas une lecture ou si on ne maîtrise pas les nombres, on va le traîner. » Jusqu’à la fin de l’élémentaire, voire, après, au collège et au lycée.

Aujourd’hui, Emilie Péan regrette qu’on ne laisse pas suffisamment de temps aux enseignants pour approfondir ces bases : « On nous demande de faire plein de choses intéressantes, mais s’exprimer à l’oral correctement, par exemple, ça prend du temps. » Et, plus le nombre d’élèves et le nombre de niveaux augmentent dans les classes, moins l’enseignante à de temps auprès de ces élèves. C’est mathématique.

À partir de septembre 2024, au collège, une organisation en groupes de niveaux doit être instaurée en maths et en français. « Évidemment, dans l’idée, c’est bien de s’occuper des élèves en fonction de leur niveau et de les épauler », estime Aline Rabeyrin, professeure de lettres modernes au collège de la Jordanne, à Aurillac. « Toutefois, il faudrait quand même nous donner les moyens de le faire, nuance-t-elle. Car nous n’avons pas d’heures en plus. Cela veut dire que pendant que l’on travaillera avec ces élèves, on ne pourra pas continuer ce que l’on fait dans notre programme... » 

Exemple en 4ème : cette année, les élèves ont 4 h 30 de français. En septembre 2024, a priori, ils auront toujours 4 h 30 au total, mais seulement 2 h 30 en classe entière et deux heures en groupes de niveaux. « Ma question est la suivante, expose Aline Rabeyrin. Comment faire mon programme avec deux heures en moins en classe entière ? »

Concrètement, il devrait y avoir deux types de groupes, décortique-t-elle. « Un groupe “à besoins”, avec 15 à 17 élèves vraiment en difficulté. Et ensuite un groupe dit “fragiles et satisfaisants”. Avec eux, on peut monter jusqu’à 33. Vous voyez la bonne idée ?! »

« Ce sont des groupes que l’on va constituer avec des élèves de différentes classes, donc on peut très bien avoir des élèves d’un autre collègue et travailler en parallèle ». Ce qui n’a que peu de chance de fonctionner « car on travaille à l’heure près ». 

Selon elle, « du bricolage » s’annonce et beaucoup « d’énergie » risque d’être gaspillée en cours de route. 

L’idéal serait plutôt d’aider les professeurs des écoles, de leur donner « moins de choses à faire », de mettre le paquet en primaire afin de placer « l’accent sur le lire, écrire, compter », affirme cette enseignante du collège de la Jordanne. En septembre dernier, ses deux classes de 6ème ont passé le test dit de fluence. « Le résultat s’appuie sur le nombre de mots lus correctement en une minute dans un texte de 210 mots qu’ils ne connaissaient pas, détaille-t-elle. Pour une classe, six élèves sur 28 sont identifiés “à besoins” et neuf “fragiles”. Pour l’autre classe, six élèves sur 28 “à besoins” et huit “fragiles”. » C’est déjà trop, d’après elle.

Aline Rabeyrin doute enfin de l’efficacité de la mesure. « On a l’impression qu’on va les cloisonner dans des groupes. Je suis un peu écœurée, parce que je me rends bien compte que les conditions de travail des enfants ne constituent sûrement pas la priorité. D’expérience, on sait bien que ça ne marchera pas, que cela ne créera pas d’émulation. »

Mathieu Brosseau & Romain Blanc

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