Un homme frappe sa femme au visage, il est condamné par le tribunal judiciaire de Guéret
Poursuivi pour des violences conjugales qu’il a niées en grande partie, un Creusois de 27 ans a été condamné par le tribunal judiciaire de Guéret ce lundi 5 février.
« Le silence est l’argument le plus difficile à réfuter. » Un proverbe cité par le président du tribunal qui s’est avéré être un malheureux conseil tant le prévenu qui comparaissait détenu a fait montre de logorrhée durant toute l’audience.
Nier l’évidenceHabillé d’un polo de sport, l’homme de 27 ans, addict au cannabis, a tenté tant bien que mal, allant de digression en digression, de répondre au tribunal sur des faits de violences qu’il aurait commis sur son ex-compagne le 15 septembre 2023 à Felletin. Trois coups de poing portés au visage de celle-ci devant les trois enfants du couple de 6, 5 et 4 ans. « Je l’ai poussée hors de la cuisine, puis elle est tombée mais je l’ai relevée ensuite », essaye d’expliquer le prévenu dans une nervosité difficilement contrôlable. Il construit alors son argumentaire sur sa vie de couple en perdition, sur le quotidien de deux personnes qui se déchirent mais en grande partie à cause de son ex-compagne. Sans cesse, le président Michael Humbert doit stopper l’homme dans son élan verbal inarrêtable. « Je crois que l’on se trompe de procès monsieur, ce n’est pas vous la victime. » Sans discontinuer durant l’audience, le prévenu réfute l’essentiel pour mieux s’en tenir au secondaire.
Une attitude volubileÀ l’issue des faits, l’homme avait alors été placé sous contrôle judiciaire qu’il a rapidement enfreint. Il a ensuite été placé en détention provisoire le 9 décembre 2023. C’est aussi ce « harcèlement » que la victime est venue dénoncer à la barre. Ce quotidien qui n’était plus supportable et qui l’a convaincue de se séparer de son ex-compagnon. Quand elle relate sa version des faits, lui nie tout en bloc. Assis dans le box, il ne cesse de s’agiter, son visage révélant souvent un rictus. Une attitude qui pousse même la procureure à s’interroger durant l’audience sur l’état psychologique du prévenu auquel elle fait face. « Un prévenu tellement volubile dont la contestation des faits est franchement peu crédible. »
Si la défense de l’homme a déclaré que le certificat médical de la victime n’était pas raccord avec les différents coups de poing infligés, le tribunal a jugé l’inverse. Il a condamné l’homme de 27 ans à huit mois d’emprisonnement dont six mois de sursis probatoire durant deux ans.
S’il a pu ressortir libre à l’issue de l’audience, ayant déjà effectué deux mois de détention, le prévenu a reçu une injonction de soins et a également l’obligation d’indemniser la partie civile à hauteur de 4.500 euros. Il ne peut plus rentrer en contact avec son ex-compagne durant deux années ni fréquenter son domicile. Pour voir à nouveau ses enfants, il aura l’obligation d’examiner cette possibilité avec un juge des affaires familiales. À l’issue de l’énoncé du jugement, le condamné avait encore un mot à dire. Rapidement stoppé par le président du tribunal, une nouvelle fois.
Vincent Faure