Pourquoi Edimbourg est la destination prisée des supporters français lors du Tournoi des VI Nations
L’espace d’un week-end, les vieilles ruelles d’Édimbourg ont été prises d’assaut par des milliers de supporters français à l'occasion du match Ecosse-France (16-20) dans le cadre du Tournoi des VI Nations. La capitale écossaise étant la destination favorite des supporters tricolores. Retour sur 48 heures en bleu-blanc-rouge.
Lorsque le commandant de bord de l’avion souhaite aux passagers un bon vol et surtout un bon match aux supporters de rugby avant même le départ, pas de doute on sait où on va mettre les pieds pour le week-end. Avec la Marseillaise au moment du décollage et le désormais célèbre tube « Goffa Lolita » dès le pied posé sur le sol écossais.
On est loin des cornemuses mais là est tout le charme du Tournoi des VI Nations. Une sorte de joyeuse transhumance outre-Manche où des grappes de copains en profitent pour tout lâcher l’espace de quelques jours. Des économies, cela va sans dire, mais aussi et surtout quelques points d’espérance de vie.
L’expérience « Flower of Scotland »En se replongeant sur les dernières 48 heures vécues dans les rues et les pubs d’Édimbourg, on se demande même parfois si le match n’est pas, pour presque tous, un prétexte pour venir faire la fête entre potes. Qu’importe. Rugby ou pas rugby, cet Ecosse-France fut l’occasion d’un véritable pèlerinage français dans les ruelles de la vieille ville. Dans chaque recoin de la capitale, on parlait la langue de Molière. Combien étaient-il à composer cet immense contingent tricolore ? Le chiffre de 12.000 supporters était souvent avancé. Impossible à vérifier mais ce ne serait pas si étonnant.
Édimbourg reste en effet la destination préférée pour les supporters français. Une affirmation confirmée par Baptiste Ragot, chargé de communication chez Couleur Rugby. Le numéro 1 des voyagistes de sport a permis ce week-end à 3.200 personnes de venir en Écosse. Un record pour l’entreprise.
« Édimbourg reste, avec Dublin, la destination qui fonctionne le plus. Mais 3.200 personnes, c’est le plus gros week-end que nous avons jamais organisé. Ce n’est pas le même public qu’à Cardiff qui est aussi une destination appréciée. Au pays de Galles, ce sont plus des équipes de rugby ou des associations qui viennent pour faire la fête. En Écosse, nous avons plus affaire à des catégories CSP+, âgées de 35 à 60 ans. »
Un week-end de ce genre coûte en effet un petit billet. Pour la formule de base comprenant transport, hébergement et place de match, il faut compter un peu moins de 1.000 €. Avec l’avantage d’avoir des vols directs affrétés depuis plusieurs villes (Nantes, Marseille, Bordeaux, Montpellier et même Dole).
Mais pourquoi Édimbourg est-il si prisé par les supporters bleus ? Il y a bien évidemment le charme et la typicité d’une ville authentique et à taille humaine. Dans la capitale écossaise, il est largement possible d’effectuer l’essentiel de ses trajets à pied. Pratique pour évacuer les quelques pintes inévitables tant les pubs ont pignon sur rue.
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Quelques heures avant la rencontre, sur le trajet allant de Princes Street, artère principale de la ville, à Murrayfield, il fallait se frotter les yeux tellement les Français étaient légion. Des coqs, des Gaulois et beaucoup de bleu, de blanc et de rouge. La plupart de ces supporters tricolores sont venus jusqu’à Édimbourg pour une chose précise : vivre l’expérience d’entendre le célèbre hymne « Flower of Scotland » en live.
« C’est vraiment le rêve pour tout amateur de rugby. À chaque fois que je le vois à la télé, j’en ai des frissons. J’ai tellement hâte de connaître la sensation procurée lorsque la joueuse de cornemuse jouera les premières notes sur le toit du stade. Je ne sais pas si je ne vais pas avoir quelques larmes », nous confiait Nicolas venu spécialement du sud-ouest.
Nous n’avons pas revu Nicolas après la rencontre, mais nul doute que ce supporter n’a pas été déçu du voyage. Au moment de monter dans l’avion, les airs de cornemuses résonnaient encore dans notre esprit.
Arnaud Clergue