Viol lors d'un trajet BlaBlaCar : le conducteur reconnu coupable et condamné
Un homme de 30 ans a été reconnu coupable, ce mardi 13 février, par la cour criminelle de la Corrèze à Tulle, pour un viol commis sur une jeune étudiante qu'il avait embarquée à bord de son véhicule lors d'un trajet en covoiturage entre Toulouse et Clermont-Ferrand, le 18 janvier 2022.
La cour criminelle de la Corrèze a jugé, lundi 12 et mardi 13 février, Redouane Er Rachdi, 30 ans, reconnu coupable d’avoir violé une étudiante en janvier 2022 lors d’un trajet BlaBlaCar prévu entre Toulouse et Clermont-Ferrand. Le mis en cause n’a cessé d’opposer aux charges de l’accusation, pourtant lourdes, la thèse d’un rapport consenti.
« Non, nous ne sommes pas dans le cas d’un dossier dans lequel il s’agirait de la parole de la victime contre la parole de l’accusé », a pourtant affirmé ce mardi après-midi l’avocate générale. D’une voix assurée et calme, la représentante du Ministère public a, malgré toutes les dénégations dont l’accusé a fait preuve, estimé : « La vérité judiciaire est simple : nous avons de nombreux éléments matériels qui montrent que Laure [nous avons modifié le prénom de la victime] a bien été violée. »
Nombreux éléments à charge détaillésParmi ces éléments, la magistrate a méticuleusement détaillé les traces de contrainte aux poignets, tout comme le trauma observé par les médecins et psychologues chez la victime, âgée aujourd’hui de 23 ans. L’avocate générale, décrivant cette soirée du 18 janvier 2022 où, après être sortie de l’A20 en Corrèze du côté de Vigeois, la jeune étudiante toulousaine explique avoir été sexuellement abusée par son chauffeur BlaBlaCar, n’a pas cillé : « Non, elle n’a pas consenti. » Et d’étayer par les menaces sur la jeune femme, un étranglement dont des traces ont aussi été constatées par le médecin légiste, ou encore l’état de panique dans lequel elle se trouvait lorsqu’elle a été recueillie par des habitants après avoir été abandonnée par son agresseur du côté de Naves. Tout du long, l’accusé a doucement secoué la tête en regardant fixement la magistrate, une expression de dédain accrochée au visage. Dix ans de réclusion criminelle ont été requis à son encontre.
« Huis clos » selon l’avocat de la défenseC’est toutefois une lecture inverse du dossier à laquelle le conseil de l’accusé Me Labrousse avait enjoint la cour criminelle. « Cette fellation était consentie », a-t-il estimé, évoquant « le huis clos de cet habitacle de voiture » d’où ne ressortent que deux récits opposés : « Je regrette, mais c’est bien parole contre parole. Dans le dossier, rien ne permet de dire l’inverse, ni d’accréditer les dires de la partie civile. Il faut s’en tenir aux éléments et au droit. » L'acquittement a été plaidé.
La cour a retenu l’argumentaire du Ministère public et de l’avocate de la partie civile, Me Lebert, qui avait décrit des événements « d’une violence absolue » cette nuit-là. Redouane Er Rachdi a été condamné à huit ans d’emprisonnement. Il a par ailleurs été inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes.
Julien Bachellerie