Dialogue de sourds autour du rapport d’orientations budgétaires de Chamalières

Dépenses, recettes, investissements… les élus de Chamalières ont évoqué les orientations budgétaires de la commune pour 2024 lors du conseil municipal de jeudi 15 février. L’occasion d’un débat nourri entre la majorité sereine et une opposition réclamant plus d’audace.

En présentant le rapport d’orientations budgétaires lors du conseil municipal de jeudi 15 février, Rodolphe Jonvaux, premier adjoint au maire de Chamalières en charge notamment des finances, s’est réjoui de plusieurs points positifs. Les deux principaux étant une hausse de l’épargne de la commune – donc de la capacité d’autofinancement – et la baisse de la dette.

Avant le vote du budget primitif qui aura lieu lors du prochain conseil municipal, le 15 mars, à 19 heures, voici ce qu’il faut retenir.

Malgré une baisse constante de la Dotation globale de fonctionnement (263.160€ pour 2024), les recettes de fonctionnement poursuivent leur hausse (+5,04 % entre 2018 et 2023). Estimées à 22.018.355€ pour 2024, elles proviennent principalement des impôts locaux (13.600.000€) et de la fiscalité indirecte notamment les taxes sur l’électricité, les droits de mutation et de stationnement, les produits des jeux (2.746.550€).

Si les taux d’impôt communaux sont inchangés depuis 2006 – foncier bâti (41,41%), foncier non bâti (40,71%), taxe d’habitation sur les résidences secondaires (11,82%) et taxe d’habitation sur les logements vacants (11,82%) –, les recettes générées augmenteront mathématiquement suite à la revalorisation des bases (+3,8%).

Les dépenses de fonctionnement sont en hausse (+2,37 % entre 2018 et 2023) et estimées à 21.012.042€ pour 2024. Les plus importantes sont les charges de personnel (12.602.914€) pour 313 salariés soit 261 équivalents temps plein, les charges à caractère général (4.781.497€) et les subventions et autres charges de gestion courante (2.027.153€).

A cela s’ajoute la compensation due au déficit en logement social par rapport à l’objectif fixé par la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) qui a été doublée par rapport à 2023 (724.000€).

Côté investissements, les dépenses d’entretien et les acquisitions courantes sont autofinancées, tout comme une partie des projets notables ou réhabilitation (qui peuvent également être faire appel à l’emprunt ou la fiscalité).

Au niveau du plan pluri-annuel sur les cinq prochaines années, 20 millions d’euros dont la moitié à la charge de la commune ont été répartis sur une dizaine de thématiques : transition numérique ; optimisation et adaptation des bâtiments sportifs, culturels ou dédiés à l’enfance-jeunesse ; isolation et sécurisation de bâtiments ; aménagement des espaces publics ; renouvellement et verdissement des véhicules ; voirie etc.

Face à la satisfaction affichée par la majorité municipale, l’opposition a pointé "un manque de vision politique, de stratégie et d’ambition".

"Là, on est frustrés", a déploré Thomas Merzi (opposition de gauche "Chamalières vers demain") qui estime que la municipalité n’est pas à la hauteur des trois transitions majeures, écologique, sociale et démocratique auxquelles la commune est confrontée.

"On pourrait croire que, pour vous, la seule préoccupation des Chamaliérois serait de payer le moins de taxe foncière possible."

"Nous, on connaît des Chamaliérois qui cherchent des logements abordables pour pouvoir rester à Chamalières quand leur famille s’agrandit. On connaît des familles qui aimeraient pouvoir aller au travail ou amener leurs enfants à l’école à vélo ou à pied dans une rue du Languedoc qui peut-être un jour sera piétonne. On connaît des personnes âgées qui aimeraient rester chez elles et aller au marché sans trébucher ni slalomer entre les poubelles. Des Chamaliérois qui vont subir une augmentation de l’ensemble des tarifs municipaux pour que vous puissiez continuer à vous vanter de maintenir la pression fiscale alors qu’à la fin, tout le monde paie plus car tout augmente. Alors, monsieur le maire, quelles sont pour vous les trois préoccupations principales de la population chamaliéroise ?", a martelé Benoît Ayme (opposition "Engagés pour Chamalières").

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Des remarques balayées par le maire, Louis Giscard d’Estaing, qui a conclu sa démonstration par le rappel de la "très bonne position" de la commune dans le Top 500 du Journal du Dimanche qui classe les villes où il fait bon vivre. "Chamalières se maintient avec une 113e position, derrière Clermont-Ferrand à la 87e qui rétrograde de 19 places, mais bien devant Cournon-d’Auvergne (269e) et Riom (278e), faisant de Chamalières la première ville de sa catégorie où il fait bon vivre dans l’ex-région Auvergne. C’est un élément de référence. [...] C’est ce qui fait notre fierté et l’adhésion d’une grande partie de la population."

Maud Turcan