La partie de pêche avait dégénéré en agression sexuelle dans le Puy-de-Dôme : un sexagénaire condamné
Un homme de 61 ans avait noué une amitié avec un adolescent de 15 ans, passionné de pêche comme lui. Mais en juin 2022, le premier impose au second une étreinte qui n'a rien d'un jeu entre copains...
Cet adolescent de 15 ans et ce sexagénaire, tous deux passionnés de pêche, avaient sympathisé en septembre 2021. Régulièrement, ils allaient lancer leurs lignes ensemble, au bord d’un petit étang du Livradois. Mais, en juin 2022, la belle amitié prend une tournure dramatique. Lors d’une partie de pêche, le jeune garçon quitte son ami plus âgé précipitamment. Celui-ci vient de l’étreindre de manière très appuyée, se frottant contre lui et glissant sa main dans son pantalon pour lui toucher les fesses.
Une assistante maternelle assiste à la scèneL’ado n’ose pas en parler à ses parents. Mais une assistante maternelle, qui se trouvait à l’étang ce jour-là, a tout vu. Elle décide d’aller voir le sexagénaire pour lui faire part de son étonnement. Une enquête est ouverte, au cours de laquelle le suspect reconnaît le caractère déviant de son geste. Mais devant le tribunal correctionnel de Clermont, où il comparaît pour agression sexuelle, changement de version. Le retraité parle d’un simple jeu.
"C’était en chahutant, soutient-il. On s’étreignait souvent, on se poussait… Mais cela n’avait rien de sexuel !"
Me Maud Vian, qui représente le mineur, n’en croit rien. "Le caractère sexuel est parfaitement caractérisé, estime-t-elle. La victime ne veut qu’une seule chose, que l’on croit sa parole et que le prévenu ne recommence pas." Pour Françoise Chadefaux-Gallay, au parquet, "le pêcheur connaissait son âge et la notion d’interdit. Il n’est pas possible qu’il n’ait pas compris que son geste avait une portée sexuelle". Elle demande dix mois de prison avec sursis.
Me Salomé Degoud, en défense, resitue l’ambiance de l’étang, où d’autres ados se retrouvent et où le sexe revient souvent dans les conversations. « Ces jeunes, ils font des blagues, ils se chamaillent. Mon client a imaginé qu’il pouvait se mettre au même niveau qu’eux. Il n’a pas pris conscience que son ami ne considérait pas ça comme un jeu. » Elle demande la relaxe. Le pêcheur écope néanmoins de quatre mois de prison avec sursis.
Olivier Choruszko