Le personnel de l'hôpital de Guéret dénonce un manque de moyens et des "règles trop drastiques"
Ce jeudi 22 février avait lieu un rassemblement devant l’hôpital. Le personnel dénonce « des règles trop drastiques » en termes de pose de congés annuels.
La colère gronde à l’hôpital de Guéret. Ce jeudi 22 février avait lieu, sur son parvis, un temps d’information syndicale organisé par la CGT. Le cœur du problème?? Les possibilités restreintes de prise de congés. Emmanuelle Tschirhart, secrétaire syndicale de l’hôpital, l’affirme : « Aujourd’hui, on ne peut plus prendre nos vacances comme on le souhaiterait au centre hospitalier de Guéret?! ». Une affirmation étonnante. Et pourtant, la syndicaliste l’explique très simplement : « Pour pallier le manque d’effectifs, la direction a mis en place un quota. En clair, durant les périodes de congés, on ne peut pas avoir plus de 25 % du personnel global de l’hôpital parti en vacances ».
Un « illogisme total » et de grosses difficultésSeulement voilà, le véritable problème derrière ce quota, c’est justement « le raisonnement global ». En témoigne Aurélie Seara Da Silva, secrétaire médicale en gastro-entérologie : « La répartition ne se fait plus par services, mais à l’échelle de l’ensemble de l’établissement. Ça induit que certains services vont avoir une capacité d’accueil très correcte mais vont se voir refuser des congés, au nom de ce quota, par exemple ». D’autres services, eux, auront des manques. « Et pour pallier ces manques, on nous demande de tourner dans tout l’hôpital », fait savoir Aurélie Serea Da Silva. Un « véritable danger pour le patient », selon cette spécialiste de la gastro-entérologie.
Chacun sa spécialité. On va demander à certaines secrétaires ou certains spécialistes qui ont une expertise dans un domaine précis, d’aller combler un trou dans un autre service qu’ils ne maîtrisent pas. Et quand on en a parlé à nos DRH, on nous répond : “Asseyez-vous sur le fauteuil, dites bonjour et ça suffira”… Pour nous comme pour nos patients, c’est très dangereux
Une véritable problématique que dénonce Emmanuelle Tschirhart : « Nos personnels sont épuisés, dégoûtés. On nous invoque l’argument de l’équité. Celui de garder du monde en cas d’absentéisme. Mais plus on avance, plus des décisions sont centralisées et plus les services sont en proie à des restrictions. On est dans un illogisme total. Et on dégoûte les gens de venir dans le service public ».
« Il faut que vous fassiez entendre votre message »Un sentiment de frustration, loin de s’atténuer face « aux silences de la direction », selon bon nombre de personnels présents sur le parvis de l’hôpital hier. Également présent au rassemblement, le secrétaire général de la CGT de la Creuse, Laurent Margueritat. Le leader syndicaliste y va sans détours. « Il ne faut pas que vous lâchiez, lance-t-il. Ce genre de gestion des congés, nous l’avons déjà vu fleurir dans les Ehpad. C’était comme un galop d’essai. Mais pour s’occuper des plus fragiles, il faut soi-même être en forme. » Message approuvé par Catherine Couturier. La députée de la Creuse, elle aussi, va dans ce sens : « N’hésitez pas à monter au quatrième étage, étage de la direction. Il faut que vous fassiez entendre votre message ».
Léo Candas