La Coordination rurale du Cantal exige "une année blanche" de cotisations MSA
Six tracteurs et des bennes de fumier ou de pneus usagés : la Coordination rurale a manifesté devant la Mutualité sociale agricole (MSA), ce vendredi 23 février, à Aurillac. Le syndicat a été reçu par le président régional, qui n’a pas cédé aux exigences.
Le 26 janvier, ils réclamaient une « année gratuite » sur tous les services rendus par la Chambre d’agriculture, « la maison des agriculteurs » : ils n’obtiendront sans doute pas gain de cause. Ce vendredi 23 février, les bonnets jaunes du syndicat Coordination rurale (minoritaire dans le Cantal) étaient à nouveau dans les rues d’Aurillac. Pour manifester leur colère devant une autre de leurs maisons, la Mutualité sociale agricole (MSA), cette fois-ci afin d’exiger une « année blanche » de cotisations.
Six tracteurs bloquent l’entrée du bâtiment vitré. Certains charrient des bennes remplies de fumier ou de pneus usagés. Gilbert Angelvy salue ses troupes puis prend la parole. À l’heure où la MSA envoie ses premiers appels de cotisations de l’année, « on se voit mal payer », lance le président de la Coordination rurale 15.
« On ne pourra pas faire face »« Quatre-vingt-dix pourcents des exploitations du Cantal ont perdu des aides Pac. On rentre moins d’argent ; on a plus de charges : on ne pourra pas faire face. » Selon lui, « beaucoup de mesures » ont été annoncées par le gouvernement, mais n’apportent rien « de concret dans les trésoreries ».
Élu à la Chambre d’agriculture, Gilbert Angelvy n’exclut pas de continuer à mettre la pression, ailleurs, si rien ne bouge. Il évoque les « banques » et cite le Crédit agricole, qui aurait fait « un bénéfice record ». Tout comme le laboratoire Agrolab’s. « On engraisse un tas de monde sur notre dos et nous, on est en train de crever ? ! À force, on va péter un câble », s’exclame-t-il.
« Des échéanciers », promet la MSAReçue par Jean-Marie Passarieu, directeur général de la MSA Auvergne, la délégation de la Coordination rurale est ressortie sans garantie aucune.
Photo Jérémie Fulleringer.
« Je n’ai pas, moi, la possibilité de faire une année blanche », expose le cadre, à l’issue de la réunion, face à tous les manifestants. « Néanmoins, vous avez effectivement reçu des appels de cotisations. Certains d’entre vous ne peuvent y faire face : venez vers nous pour mettre en place des échéanciers. On pourra reporter la dette. Et surtout, cela vous laissera les droits ouverts pour la famille, la santé, la retraite. » Un agriculteur le coupe, lui demandant de préciser sa pensée. « Ça veut dire quoi ? Reculer pour mieux sauter ? », formule-t-il. « Aujourd’hui, vous avez des demandes mais c’est l’État qui va pouvoir vous répondre. Ce n’est pas moi à mon niveau », reprend Jean-Marie Passarieu, qui leur a également promis un second rendez-vous ultérieur pour lister tous « les avantages » MSA dont ils pourraient bénéficier.
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Romain Blanc
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