Coupe de France : David Mialon, le gardien des souvenirs du Puy-en-Velay

David Mialon va retrouver Geoffroy-Guichard, 20 ans plus tard. L’ancien portier était de la dernière équipe ponote qui avait joué au Chaudron, en 2003. Il avait aussi connu les derniers moments du CO Le Puy, en D2, dans les années 1980. Devenu entraîneur des gardiens de l’équipe fanion, il y a près de dix ans, il transmet ses souvenirs pour enrichir les connaissances du groupe sur l’histoire du football local. Le technicien de 53 ans retrace son parcours.

Dans un staff ponot presque reconstitué dans sa totalité, à l’intersaison, David Mialon fait figure d’historique. Lui qui a connu la D2 avec le CO Le Puy, dans les années 1980, est le grand témoin de l’histoire récente du football ponot, pour le groupe de Stéphane Dief.

« Je suis un enfant du Puy-en-Velay et plus précisément du Val-Vert », souligne-t-il. C’est dans le club de son quartier qu’il commençait à pratiquer le footbal, dès l’âge de 7 ans. Et tout de suite, il s’était fixé dans les buts. « J’étais un peu fort donc ça m’allait très bien », sourit l’ancien portier. Malgré une infidélité au poste d’un an en minimes, pour évoluer au milieu, il gravissait les échelons comme gardien. À tel point qu’il disputait plusieurs matchs de D3, à seulement 16 ans, avec Clermont-Ferrand. « C’était un super souvenir, je me rappelle avoir affronté la réserve de l’AJ Auxerre avec des joueurs comme Lionel Charbonnier ou Basile Boli. »

À Geoffroy-Guichard, la sensation d’être sur une scène

Le Ponot profitait ensuite des résultats prolifiques du CO Le Puy pour retourner dans sa ville d’origine. « Ils étaient obligés d’ouvrir un centre de formation. J’étais arrivé comme troisième gardien, la première année. Puis, j’étais passé second dans la hiérarchie, après le départ de Pierre-Yves Thomas. » En D2, il disputait une poignée de matchs avec le COP, lors de l’exercice 1988-1989. Des souvenirs restés gravés dans sa mémoire. « J’avais 17 ans et demi, je venais aux entraînements en mobylette, avant d’avoir le permis. » Son entraîneur, Guy Briet, a aussi laissé une trace pour ses méthodes plutôt atypiques. « Je me souviens qu’il ne me posait qu’une seule question avant les matchs où j’étais titulaire : “Est-ce que tu veux jouer??” Si je répondais “oui”, j’étais titulaire. Je me rappelle aussi d’une rencontre où j’étais le seul à m’échauffer sur le terrain, il avait gardé les joueurs de champ dans le tunnel. C’était un peu particulier (sourire). »

Après la descente du COP, l’enfant du Val-Vert avait pris la direction du Nord, pour signer à Lille (D1) où il restait six années entre 1989 et 1995. Là-bas, un joueur avait particulièrement marqué ses esprits, avant de retourner à l’Olympique de Marseille. « Aux entraînements, Abedi Pelé m’impressionnait par ses dribbles ou ses frappes. » Mais l’aventure lilloise ne lui permettait jamais réellement de pouvoir saisir sa chance. « Le club du LOSC n’était pas ce qu’il est devenu. J’ai adoré Jacques Santini, mais ensuite, ce n’était pas stable. Il n’y avait que des changements d’entraîneur. »

Barré à Lille, David Mialon partait à Rouen, en quatrième division où il était choisi, cette fois, comme titulaire. Malgré les soucis financiers qui avaient freiné l’ascension du club normand, le gardien avait apprécié ses trois saisons rouennaises. « C’est là où j’étais le plus épanoui sportivement. J’enchaînais les matchs et j’avais la confiance du coach. »

En 1998, il se décidait à rentrer en Haute-Loire. Le club s’appelait alors USF Le Puy. Le Vellave prenait aussi son poste aux espaces verts, à la mairie du Puy-en-Velay. Un boulot qu’il occupe toujours, 26 ans plus tard. Pour son retour au club, il était fixé qu’il devait jouer avec la réserve et qu’il n’y aurait pas de concurrence en équipe fanion, lors de la première saison. Mais pas de quoi entamer sa motivation.Le technicien de 53 ans était du dernier match du Puy à Geoffroy-Guichard, en 2003, face à l’ASSE en Coupe. Photo d’archives  

« J’étais avec Patrice Vernaudon en réserve et je jouais avec Philippe Thiébault notamment. Je venais de la quatrième division pour jouer en PH, mais je me suis régalé. On est monté et on a gagné la Coupe de Haute-Loire. C’était le plaisir de jouer avec les copains. » Une joie qui s’est prolongée avec l’équipe une, dans les années qui ont suivi. Avec comme apothéose, un 8e tour de Coupe de France disputé à Geoffroy-Guichard, face à l’ASSE, en décembre 2003. « C’était impressionnant, tu as la sensation d’être sur une scène et d’être un acteur avec tous les gens qui te regardent. » Malgré la défaite (1-2), David Mialon a gardé un très bon souvenir de ce match qui marquait « l’apothéose » en tant que joueur. Celui qui a arrêté sa carrière à 38 ans est donc le mieux placé pour témoigner des grands moments vécus par le club et la ville du Puy, que ce soit dans les années 1980 ou lors du dernier match à Geoffroy-Guichard. « Souvent, les joueurs me demandent depuis quand je suis là. Je leur fais, des fois, des petits rappels pour leur dire qu’ils n’ont pas à se plaindre. Mais après tu passes un peu pour le vieux con (rires). »

Après un petit passage comme entraîneur à Saint-Germain-Laprade, à la fin des années 2000, le Ponot était revenu au Puy en 2011, d’abord pour s’occuper des jeunes, en répondant à l’appel de Pierre-Yves Thomas. Avant d’intégrer le staff de l’équipe fanion, pour ne prendre à sa charge que les gardiens. « Ce qui me plaît, c’est ça plutôt que de m’occuper de toute une équipe. »

En tant qu’entraîneur, David Mialon va donc faire son retour au Chaudron avec Le Puy, près de vingt ans plus tard. Le stade Geoffroy-Guichard avait marqué le point culminant de sa carrière de gardien. Ce pourrait bien être également l’apogée de son expérience d’entraîneur. « En 2003, il y avait 12.000 spectateurs, là on attend plus du double donc ça va être grandiose. Je pense que je vais prendre encore plus de plaisir, parce que j’aurai un peu plus de recul. Je serai comme un spectateur. J’ai 53 balais donc je ne suis pas sûr de pouvoir revivre des moments comme celui-ci. »

Lucas Jacquet