Ils voulaient "s'amuser" : trois jeunes condamnés après les dégradations et incendies dans les jardins familiaux de Bellerive-sur-Allier
Dans la nuit de samedi à dimanche, les jardins participatifs de Bellerive-sur-Allier avaient été ciblés par des actes de vols et de destruction. Après ces méfaits, trois jeunes hommes étaient jugés à Cusset, ce mardi 27 février.
Ils y cultivaient leurs tomates, salades et patates. Ils y cultivaient surtout une part de leur bonheur quotidien. Un bonheur au goût amer, depuis dimanche matin, après que ces jardiniers passionnés ont constaté les dégâts commis sur leurs petites parcelles des jardins familiaux de Bellerive-sur-Allier, sis rue Eugenie-Desgouttes.
« Ce jardin, c’était ma deuxième maison »Pêle-mêle, il y a ainsi eu matériel retourné, portes cassées, tôles froissées, cultures abîmées, et même vol de quelques bouteilles de vin stockées là. Pis : deux cabanons ont carrément pris feu. Le tout dans la nuit de samedi à dimanche, où les pompiers étaient rapidement intervenus, tout comme la police. Laquelle avait interpellé trois jeunes hommes qui marchaient dans les parages… avec des bouteilles d’alcool à la main.
Un trio finalement placé en garde à vue et jugé mardi à Cusset en comparution immédiate. Mais les trois prévenus l’ont assuré : le feu, ils n’y sont pour rien. Domiciliés pour deux d’entre eux dans des caravanes situées dans un terrain tout proche, les trois hommes ont notamment expliqué avoir fait un « barbecue » (justifiant ainsi leur odeur de brûlé durant leur interpellation), avant d’être allés « se promener » dans les allées des jardins. « Pour s’amuser » et, pourquoi pas, « trouver de l’alcool ».
Les dégâts sont considérables pour plusieurs propriétaires de parcelles aux jardins familiaux de Bellerive-sur-Allier.
Et s’ils ont en effet forcé et dégradé des terrains et cabanons, c’est parce qu’« ils sont bêtes », d’après leurs propres termes. Et de se dire « désolés » au regard de l’ampleur de dégâts qui ont fait pour victimes « des gens modestes, qui ont perdu là le fruit de leur labeur, leur petit lopin de terre », comme exprimé par le procureur Éric Neveu. « Ce jardin, c’était ma deuxième maison », a même pu témoigner l’une des victimes, au bord des larmes.
18 mois ferme pour le plus âgé au casier déjà fourniAussi, avec son casier riche de 36 mentions, Steven Jay, 30 ans, dont l’avocate a souligné le parcours de vie « chaotique », a finalement écopé d’une peine de 18 mois de prison ferme avec maintien en détention (*). Le parquet avait requis deux ans de prison à son encontre.
Ses deux co-prévenus, âgés de 18 et 22 ans, ont écopé de dix mois de prison dont six avec sursis probatoire de deux ans pour l’un (avec maintien en détention), et de quatre mois avec sursis pour l’autre. Près de 1.000 € de dommages devront aussi être réparés, en l’attente d’un prochain jugement sur intérêts civils.
(*) L’identité est publiée pour une peine égale ou supérieure à un an de prison ferme avec mandat de dépôt.
Pierre G.