Les amoureux de la montagne auvergnate ont rendu hommage à David Vigouroux, guide disparu dans l'avalanche du Mont-Dore

Plus de 150 personnes se sont réunies, ce vendredi 1er mars, à Aurillac pour saluer la mémoire de David Vigouroux, mort dans l’avalanche dimanche dernier, au Mont-Dore.

Sous une triste pluie, ils ont répondu présent, vendredi, pour rendre un dernier hommage à David Vigouroux, 50 ans, mort dans le Sancy, dimanche 25 février, tué par une coulée de neige alors qu’il accompagnait deux clients en alpinisme.

Comme son frère, Jean-Pierre Vigouroux, mort en 2009, il a disparu en montagne. C’était dimanche dernier, sur les pentes du puy Redon, au Mont-Dore : sa cordée a été emportée par une avalanche, avec quatre autres alpinistes vichyssois. Éric Rieutort, 48 ans, Loïc Gérard et Adrian Magnet, 28 ans, sont également morts ce jour-là.

Devant le Sacré-Cœur, il y a les grimpeurs d’Aurillac, qui ont usé avec lui les prises posées sur les murs d’Hélitas et les falaises d’Auvergne et d’ailleurs. Il y a les vestes jaunes du Bureau des guides d’Auvergne, qu’il avait contribué à créer, les vestes rouges des moniteurs de ski du Lioran et les vestes bleues des hommes du Peloton de gendarmerie de haute montagne.

Il y a surtout, peau marquée par l’exposition fréquente au soleil de l’altitude, tout ce que l’Auvergne compte d’arpenteur des cimes, d’hommes et de femmes au regard naturellement tourné vers les sommets, désolés d’être là, sous la bruine de la vallée, descendus, néanmoins, le saluer.

Autant de visages qui apparaissent, ou auraient pu apparaître dans son livre L’Auvergne et les Auvergnats, une culture montagnarde authentique. David Vigouroux se définissait volontiers comme un citadin converti à l’altitude, passé du béton aux falaises, des bruits de la ville au silence des cimes, des lampadaires aux étoiles des bivouacs.

Aurillacois, rugbyman devenu grimpeur, il avait réfléchi l’amour qu’il portait à la montagne en général, à l’Auvergne en particulier. À l’aise avec l’écrit, il aimait raconter, verbaliser, cette ambiance, ce goût de l'effort, du dehors : « La montagne sépare les pays mais rapproche les gens ».

À 40 ans, il avait passé les exigeants tests nécessaires pour devenir guide de haute montagne, avait complété sa formation. Dans le même mouvement, il avait cofondé le Bureau des guides d’Auvergne, une structure nécessaire tant il estimait les crêtes d’Auvergne aussi exigeantes que les Alpes ou les Pyrénées. Porteur de projet, convaincu du potentiel du Massif central, il avait fait bouger les lignes, ouvert des voies, facilité l’accès à la verticalité à toute une génération de Cantaliens.

Humble face à la falaise, David Vigouroux avait appris à force d’expédition à travers le monde, revenant partager sa passion avec ses clients, en Auvergne.

Ils étaient nombreux à se reconnaître dans ses valeurs, à vouloir être présents pour lui rendre un dernier hommage, à l’image de ce guide qui pensait la montagne et n’envisageait jamais les sommets sans les partager.

Pierre Chambaud

Une cagnotte a été ouverte pour Géraud Vigouroux, fils de David Vigouroux, par Julien Sainton, proche du guide, au nom des professionnels de la montagne auvergnate.