Pourquoi le tarin des aulnes hiverne-t-il en Hautes Combraille ?
Entre deux étapes du Tour de France sur son territoire, les Hautes Combrailles ont fait le plein de maillots jaunes en cette fin de mois de février. Un important peloton de tarins des aulnes est venu sprinter entre les arbres fruitiers.
Pas facile de repérer ces oiseaux lorsqu’ils évoluent au ras du sol car leur dos vert, rayé de sombre, procure un parfait camouflage sur l’herbe. Heureusement, ces modèles réduits de fringillidés, peu farouches, bougent continuellement et s’envolent par vagues pour se reposer rapidement dans le même périmètre.
Peloton groupé d’une centaine d'acrobatesJ’en ai compté une bonne centaine et cette déferlante a déstabilisé la routine des mangeoires où les cadors habituels se sont sentis marginalisés par le comportement effronté de ces oiseaux en vacances d’hiver. Pourquoi sont-ils aussi nombreux en cet hiver qui n’atteint pas des degrés de froid exceptionnels, bien au contraire ? Mystère !
Comme les pinsons du nord, les tarins quittent leurs aires d’hivernage à la fin mars. Ils rejoignent leur site de nidification d’Europe centrale, de Scandinavie, ainsi que du nord du Royaume Uni, allant même jusqu’en Sibérie orientale. Les forêts de conifères et, surtout de pins, leur assurent le gîte et le couvert.
En Hautes Combrailles, leur bec à bout effilé et leur don pour les acrobaties leur permettent d’extraire les graines des conifères mais aussi les fruits de l’aulne gélatineux qui a associé son nom à celui de l’oiseau. Le maillot à plumes jaunes du tarin des aulnes ne sera donc plus là lorsque le Tour passera par la Creuse. C’est un montagnard qui fleurira sur les étapes des Pyrénées et des Alpes où il est également présent pendant les beaux jours.
Autre interrogation : le tarin des aulnes continuera-t-il à venir chez nous si le dérèglement climatique s’accentue ? Rien n’est moins sûr…